Allez savoir pourquoi, mais, depuis la première fois que je l'ai vu, à sa sortie, j'ai marché dans la combine de ce "Talentueux Mr. Ripley", un film certainement académique (on déplorera particulièrement une vision de l'Italie très "carte postale" pour touristes américains), mais qui m'a semblé très juste humainement (sans doute la force de l'histoire de Patricia Highsmith, que j'avoue ne pas avoir lu), et finalement très angoissant dans la description de l'évolution psychologique de Ripley. Plus que le savoir-faire très anonyme de Minghella, un réalisateur qui avait démarré très fort avec "Truly Madly Deeply" avant de devenir un tâcheron hollywoodien standard, et qui appliquait ici avec compétence les éternelles recettes du thriller hitchcockien, attribuons cette réussite - mineure, mais réelle - aux acteurs, tous très troublants ici... même si ce sont Jude Law et Cate Blanchett qui se distinguent finalement par leur charisme si particulier ! Certaines scènes du film génèrent un malaise sourd, une sorte de gêne sexuelle un peu sordide qui font la singularité d'un film beaucoup moins lisse que la beauté de ses images et de ses acteurs pourraient le laisser penser. Et la fin, particulièrement étonnante et cruelle, sauve définitivement "le Talentueux Mr. Ripley" du purgatoire des films "moyens".