Cette adaptation d'un roman de Patricia Highsmith par Anthony Minghella s'est avérée beaucoup plus plaisante que je ne l'attendais. Les décors et paysages italiens sont sublimes et envoutants. De Rome à Venise, de la ville à la côte, noyé sous un soleil estival, on ouvre grand les yeux. Et les oreilles aussi. Accompagné par les mélodies d'une bande son sublime: du jazz au classique, toujours avec des valeurs sures. Mais quoi de plus agréable que de passer quelques heures dans les décors italiens avec Chet Baker, Charlie Parker, Antonio Vivaldi, Ludwig von Beethoven, Johann Sebastian Bach, Dizzy Gillepsie, ou Miles Davis ? L'écrin de ce film est superbe.
D'ailleurs, on se délecte aussi d'un Jude Law à tomber, tourbillonnant, et qui livre une prestation de haute volée. Dans un rôle de "fils de", dilettante, séducteur, passionné de jazz, saxophoniste à ses heures perdues, il emporte le film dès qu'il apparait.
Là où le bât blesse, c'est dans la mise en place des ambiances quand le film bascule. Peut-être est-on trop envouté par l'univers ? En tous cas, ni le sentiment de peur, ni celui d'insécurité ou de soulagement ne transparait. Le film ne reste qu'une belle carte postale et l'on est presque indifférent au drame et à l'histoire qui se joue sous nos yeux. Pourtant, elle offre matière à procurer des sensations. Mais aucune n'en émerge. Même la sensualité des jeux de séduction reste au placard. La seconde partie du film en pâtit, souffrant de longueurs.
Le talentueux Mr Ripley est un film honnête, un peu longuet, à voir surtout pour le plaisir d'observer un Jude Law enchanteur dans une Italie magique.