Les films franco italiens fut une initiative aux implications politiques , économiques et artistiques .Derrière la fierté pour le prestige culturel "latin" , c'était aussi l'Europe ( en pleine guerre froide) qui se dessinait et prenait la parole , à travers l'art populaire et médiatique par excellence .
En s'associant (en octobre 1949) , la France et l'Italie ont doublé leur marché tout en doublant leur public .
Quant aux films coproduits , ils voyaient doubler leurs aides publiques .
Des (co)productions parfois ambitieuse et spectaculaire , voire techniquement de plus moderne , sont nées de cette alliance .
Et en parlant d'excellence ,d'ambitieuse et spectaculaire , voici justement un film datant de 1978(j'étais en CM1 à l'époque), réalisé par l'anarchiste franc-tireur du cinéma français : Jean-Pierre Mocky .
À ce film , il s'adonne à sa spécialité , le jeu de massacre sociologique .
Il s'agit d'une dénonciation de l'absurdité du système judiciaire et de peine de mort alors sous l'ère Giscardienne .
"Le Témoin" ne se cache d'aucune finesse dans la caractérisation de ses personnages pour mieux s'assurer de l'efficacité de la satire .
Mocky y introduit d'inquiétante étrangeté à son style fait d'éléments hétéroclites rassemblés par hasard (Ça aurait été plus simple si tu avais écris de bric et broc - Non Gn ?) , ou le sordide fait jeu égal avec un humour grotesque (Rolland Dubillard m'a beaucoup fait rire dans le rôle du commissaire Guérin , avec "Son biquet"- ainsi que Dominique Zardi , traitant celui-ci d'enc...en le crachant dessus) et dérangeant (comment ça faisait un des couplets de Gainsbourg à "Sea , Sex and Sun" ? Ah oui : "Tes p'tits seins de Bakélite .. qui s'agitent ... " Salopard #s# ) .
Au milieu de ce portrait de la bourgeoisie décadente ( "décadanse"-Gainsbourg on y revient) et malsaine de cette ville de province , tout en chairs molles , en regards détraqués par peur de voir découvertes les vilains secrets que cachent les faces hypocrites , le réalisateur fait jouer à Phillipe Noiret , un notable immoral , à la fois méprisable et terrifiant de cynisme ,contrebalancé par un Alberto Sordi , restaurateur de tableaux à la bonhomie innocente de celui-ci .
Un des tout meilleurs films de Mocky (" La Cité de L'Indicible Peur" reste pour le moment , le meilleur film que j'ai vu de Mocky) .