Un homme gênant.

Un flic de la ville de Gêne mène une lutte sans merci contre les trafiquants de drogue, au mépris de sa hiérarchie et des risques qu'il encoure, lui et sa famille.

Le film policier italien, dit Poliziottesco, était un genre particulièrement en vogue dans les années 70, car cela représentait en substance l'état de crise politique du pays. A l'image du flic obstiné que joue Franco Nero, c'est clairement un combat sur plusieurs niveaux dont on peut dire qu'avec l'inertie de ses supérieurs, les trafiquants vont plus ou moins s'en tirer. Le film de Castellari est clairement sous influences, aussi bien Bullitt dans sa formidable introduction, une course-poursuite de 8 minutes, que French Connection avec la présence de Fernando Rey (et la ville de Marseilles, avec un s), et même Le parrain, avec une scène d'exécution filmée à la manière de Coppola, où l'agonie du personnage est assez violente. Quant à Franco Nero et sa moustache blonde, il représente un modèle de personnage buté, obstiné, dont il va en payer les pots cassés, notamment avec la conclusion qui fait froid dans le dos.

Même si Le témoin à abattre reste efficace, il souffre quand même de la répétition du genre, où il y a eu des centaines de films du même acabit en moins de dix ans. Mais il reste passionnant à voir pour qui ne connait pas le Poliziottesco, terre de violence.