To give and let die.
Traiter la guerre, c’est se confronter à une barbarie universelle. Qu’un film américain choisisse le point de vue des allemands, comme l’a fait Peckinpah dans Croix de Fer, en est une preuve. Mais...
le 16 mars 2017
39 j'aime
6
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Sorti moins de quinze ans après la fin de la guerre, le film de Sirk adopte un point de vue audacieux, rejetant radicalement le manichéisme.
Du point de vue cinématographique, un piège nous est tendu au travers des premières séquences, l'horreur serait au front, son inhospitalité, ses paysages désolés et la violence aussi bien dans les images de mort traumatiques que dans la pesante fatalité du sort des soldats. Le film aura pour but de détromper cette opinion en dévoilant l'impuissant arrière-pays bombardé, à la manière d'un roi aux échecs.
Cependant, Sirk ne pouvait se permettre de laisser tout l'espace du film à ces enjeux morbides, d'où la relation passionnelle entre Ernst et Elizabeth. Elle-même ne restera pas hermétique au conflit, c'est lui qui la fait naître et la tue, le titre du film reste équivoque mais, ponctuée par un humour efficace, les séquences entre les amants représentent la teinte d'espoir au milieu du pugilat (ce contraste inspirera sûrement la liaison Padmé/Anakin durant la guerre des clones).
La question ethique que présente Binding ajoute une autre profondeur au scénario, au même titre que sa maison et la performance d'acteur faisant du personnage autre chose qu'un cliché sadique (mais plutôt un homme opportuniste dont la source de richesse exige une gymnastique morale) donnent des sueurs froides.
Vis-à-vis de sa période de sortie, la séquence de la course vers la manifacture sous les bombes impressionne par son impact visuel là où sa séquence finale relève d'une très grande maîtrise de la mise en scène. Cette dernière révèle l'aboutissement du scénario (adapté d'un roman de Remarque), l'amour peut donner un sens quand tout semble désuet mais la cruauté froide ne fait pas de concession.
Créée
le 3 oct. 2022
Critique lue 21 fois
1 commentaire
D'autres avis sur Le Temps d'aimer et le Temps de mourir
Traiter la guerre, c’est se confronter à une barbarie universelle. Qu’un film américain choisisse le point de vue des allemands, comme l’a fait Peckinpah dans Croix de Fer, en est une preuve. Mais...
le 16 mars 2017
39 j'aime
6
On confond trop souvent ce qu'est l'essence d'un vrai mélo avec ses excès caricaturaux, ou, pire, avec ses versions outrageusement ratées. Revenir aux fondamentaux est pourtant simple: on retrouve...
Par
le 2 oct. 2015
39 j'aime
4
Des mains qui tremblent. Des larmes gelées. La mort qui hante. Une ville en ruine. Des camarades. Un bain de lilas. Le souvenir de la danse derrière le soleil du vin. Un charmant hoquet. Une robe en...
le 1 avr. 2012
30 j'aime
3
Du même critique
After Yang propose de très beaux tableaux à travers les séquences souvenirs poétiques et les décors apaisants au point que le mérite revient aussi bien à l'architecte d'intérieur qu'au réalisateur...
Par
le 23 juil. 2022
2 j'aime
Film bucolique entre romance idéalisée et violent retour à la réalité, Antoinette dans les Cévennes raconte sans prétention la fin d'une amourette sans issue dans un voyage qui apprendra beaucoup à...
Par
le 25 août 2022
1 j'aime
1
Sorti moins de quinze ans après la fin de la guerre, le film de Sirk adopte un point de vue audacieux, rejetant radicalement le manichéisme.Du point de vue cinématographique, un piège nous est tendu...
Par
le 3 oct. 2022
1