Film bucolique entre romance idéalisée et violent retour à la réalité, Antoinette dans les Cévennes raconte sans prétention la fin d'une amourette sans issue dans un voyage qui apprendra beaucoup à la protagoniste. On peut cependant relativiser cet aspect initiatique lors de la dernière scène dans laquelle Antoinette retarde son retour à Paris pour faire la connaissance du beau jeune homme qui accompagne désormais son âne. Une dernière touche d'humour ? Ce flou entre sérieux et comique apparaît plusieurs fois dans le film (par exemple quand l'héroïne fond en larmes dans un refuge) et brouille les véritables intentions du réalisateur. Sur l'aspect comique, le reste des gags touche sa cible, notamment lors des passages avec Patrick, personnage le plus réussi selon moi. En effet, n'étant pas doué de parole mais tout de même présent, il confronte Antoinette face à elle-même et transforme son monologue intérieur en dialogue, la faisant progresser. D'ailleurs, la seule influence extérieure sur ce duo dans la première partie du film (les messages échangés avec Vladimir) le font littéralement tourner en rond jusqu'à épuisement. Outre les beaux paysages valonnés, les personnages secondaires semblent très sincères, ce qui apporte du réalisme mais celui-ci pâtit d'idées de mise en scène douteuses (comme le réveil entouré d'animaux à la Blanche Neige ou la burlesque scène de rupture après la cavalcade). Au final, Antoinette dans les Cévennes nous dresse le portrait d'une femme transit par l'amour au sens large qui va apprendre à tempérer ses ardeurs et prendre du recul à travers une escapade poétique mais saupoudré par un humour qui dessert par moment l'intrigue.