Je comprends tout à fait ce qui a pu séduire Martin Scorsese dans cette histoire, transposition bourgeoise newyorkaise de quelques thèmes qui lui sont chers (le poids de la tradition, les codes imposés dans une communauté fermée). J’admets que les interprétations, féminines en tête, sont irréprochables. Je conçois même parfaitement que Scorsese ait eu envie de s’essayer à un autre registre que celui dans lequel on l’a malencontreusement enfermé.
Mais bon dieu, que c’était chiant.
Scorsese n’est pas Douglas Sirk, et le mélodrame ne lui sied finalement guère. Cela se ressent particulièrement dans les séquences « romantiques » où Scorsese bafouille, perd trop de temps, est un peu trop plat, ce qui n’est pas du tout le cas quand il s’agit de dépeindre l’envers du décor de la haute société, ses travers, ses personnages malveillants. Scorsese n’est jamais aussi bon que quand il s’agit de donner, détails à l’appui, une liste non-exhaustive des dysfonctionnements sociétaux et humains. C’est là que le cinéaste est à l’aise, et cela se ressent jusque dans l’image elle-même où Scorsese passe presque autant de temps à filmer la déco que les états d’âme de ses personnages.
Un film qui m’a relativement déçu, mais c’est peut-être mon côté reptilien sans émotions qui parle.