Gitans de l’innocence.
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Sur les hauteurs de Sarajevo vit une communauté de gitans sédentarisés. Comme les siens, le jeune Perhan vit ici, dans ce bidonville crasseux et boueux dont il rêve sans doute -mais comment?- de s'échapper.
Ce décor sordide est le reflet du quotidien misérable qu'y mènent les gitans. Mais, décrivant leur existence, Kusturica impose une vision bien à lui, inventive et délirante, et un univers où cohabitent la truculence et la poésie. Cette cocasserie, cette créativité qui nous éloignent de la réalité sociale et humaine sans l'occulter et qui découvrent les particularismes tsiganes, c'est un peu la rencontre des fantasmagories de Fellini et du quart-monde vu par Scola dans "Affreux, sales et méchants". Toute la première partie du film est dédiée à cette description singulière et détonante de la communauté gitane.
Puis, insensiblement, le drame de Perhan reprend son cours, au moment où l'adolescent part pour l'Italie aux côtés de compatriotes mafieux. Et Kusturica de montrer comment Perhan, compromis et perdant son innocence dans l'aventure, construit sa perte.
Film pessimiste, par son fatalisme, film noir, en dépit de ses drôles de figures surréalistes ou de ses scènes oniriques, "Le temps des Gitans" consacre un cinéaste sensible autant que fécond. Indissociable du récit, la musique -des airs tsiganes bien évidemment- est à l'image du film: belle et désenchantée.
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il y a 6 jours
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