Après La gloire de mon père et Le chateau de ma mère, il aura fallu trente ans pour avoir au cinéma le troisième volet des Souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol. Comme son nom l'indique, le film relate des secrets à ne pas raconter, où le père de Pagnol drague une jeune boulangère, et que le garçon va rencontrer Isabelle, une fille hautaine mais qui va être son premier amour.
Le film d'Yves Robert, Le chateau de ma mère, comprenait déjà des éléments qu'on voit ici, comme la rencontre avec Isabelle ou la fameuse scène des mygales. En adaptant fidèlement le récit, Christophe est sans doute piégé par le fait qu'au fond, il ne se passait pas grand-chose dans le livre. Alors du coup, il est obligé de gonfler un peu le rôle de Mélanie Doutey, qui joue sa mère, et qui va devenir une féministe avant l'heure. D'ailleurs, cette dernière est vraiment très bonne, car elle a la même chaleur humaine qu'Agathe Roussel dans le film d'Yves Robert. Ce qui n'est pas le cas de Guillaume De Tonquédec qui n'arrive pas à la cheville de Philippe Caubère, avec sa fausse moustache. Là où j'aurais pu crier au crime de lèse-majesté, les accents par des acteurs et actrices qui n'ont que peu de choses à voir avec la Provence, je trouve que ça passe assez bien, et plus encore chez les enfants, Léo Campion jouant un très bon Marcel Pagnol. Notons aussi la musique signée Philippe Rombi.
Sur le temps de la projection, j'ai passé un bon moment, les décors sont sublimes, Barratier a gardé la même maison de vacances qu'on voyait dans les films d'Yves Robert, ce qui dénote tout de même d'un certain respect de sa part, mais la fidélité (excessive) par rapport au roman lui joue sans doute des tours, car il n'y a pas de véritable intrigue, sauf peut-être le secret concernant Isabelle, mais il est trop tard.
Même si je garde un beau souvenir d'enfance en repensant à La gloire de mon père et Le chateau de ma mère, le film de Barratier n'a pas réellement à rougir de la comparaison.