Un western spaghetti assez précoce (1966) qui attire tout de suite l'attention de l'amateur par la présence devant la caméra d'un Franco Nero plus que jamais en ersatz d'Eastwood (il a le même gilet en peau de mouton que Clint dans Le Bon, La Brute...), derrière la caméra d'un Fulci pas encore intronisé Maître du Macabre, et au scénar d'un Fernando Di Leo qui deviendra, lui, une des tête de pont du polar à l'italienne.
Bref, on s'attend à un truc sec, à de la violence graphique, du sadisme, voire un fond de satire politique, comme dans pas mal des trucs que ces messieurs ont fait par la suite. Malheureusement, hormis un super perso de fils à papa dégénéré et adepte de la chasse à l'homme et du fouet, ça reste assez routinier. Parce qu'on a l'habituel pitch à base de mec retrouvant son bled natal aux mains d'un riche propriétaire qui se la joue tyran local, et que le déroulé reste relativement balisé. Et qu'en lieu et place du Théatre de la Violence artauldien duquel se réclame Fulci, on a un truc gentillet semblant lorgner par moment sur du Lucky Luke (avec ce perso de chinois caricatural tantôt forgeron, tantôt croquemort, tantôt pianiste de saloon, ou celui du frangin pochtron). Heureusement qu'on a quand même un tout petit peu de sadisme et d'immoralité, et un poil d'inventivité dans la sympathique fusillade finale, sans quoi ce serait un spaghetti de plus à classer dans les "plus qu'oubliable".