Il y a une meuf qui fait le salut vulcain: 10/10!
En fait, je me souvenais plus pourquoi j'avais tant aimé ce film.
Après visionnage je me suis dit que certes, c'est bien réalisé, qu'indubitablement, Tom Hanks avait bien négocié son rôle (pas facile pourtant), et que oui, cette comédie teintée de romance faisait passer un bon moment. Mais, il me semblait que c'était tout. Pourquoi alors l'avoir mis dans mon top 10?
Rappel des faits. Viktor est originaire d'un petit pays fictif inspiré de l'Europe de l'est. Il part en avion à New York. Arrivé là-bas, il est interpelé par la sécurité pour rencontrer le contrôleur de l'immigration. Il se trouve que le gouvernement de son pays a été renversé pendant son voyage, et que tous les visas de ses ressortissants ont été annulés. Aux yeux de l'administration, Viktor n'existe pas. Rien ne lui permet ni de pénétrer à New York, ni de retourner chez lui. Seule solution: attendre que la situation se débloque. Viktor devient donc résident du terminal. Mais il constitue une épine dans le pied du contrôleur, sur le point d'obtenir une promotion...
Déjà, l'idée de départ, librement inspirée de l'histoire d'un Iranien qui a vécu 18 ans à l'aéroport de Roissy, n'est pas inintéressante.
Mais, eurk, une romance à l'américaine, et puis, ça ressemble à un conte de Noël bien niais comme on en trouve régulièrement à Hollywood. Mais ça, on s'en fout j'ai envie de dire. C'est typique de tout une partie du cinéma américain, cette façon de faire, d'enrober un thème grave dans un emballage rose bonbon pour toucher le spectateur lambda. Et puis, c'est pas mal fait, les personnages sont attachants et l'intrigue racontée avec humour et fluidité.
Là où le film trouve vraiment sa valeur, c'est dans l'antagonisme entre le contrôleur et Viktor. Ce dernier tient absolument à aller à New York et ce de façon légale, tandis que l'autre fait tout pour se débarrasser de lui sans toutefois ni vouloir ni pouvoir lui accorder un permis de séjour. Il tente donc de l'inciter à sortir en douce de l'aéroport (mais s'apprête à lui envoyer la police sur le dos), ou de lui permettre de rentrer chez lui, ce qui n'est pas du tout le désir de Viktor. Il tente même de lui obtenir le statut de réfugié politique en lui demandant d'exprimer sa peur pour la situation dans son pays, sauf que le Viktor, il a le pays qui coule dans les veines.
En réalité, pas une fois il n'a essayé d'aider Viktor. Du début à la fin, il a juste tenté de s'en débarrasser, de faire disparaitre cette poussière de l'engrenage, alors que bon, au fond, il n'est absolument pas responsable de sa situation, et que s'il l'avait pris en charge convenablement, non seulement la situation aurait fini par être portée aux instances compétentes, mais ça aurait rejailli sur lui comme une marque de compétence.
Le problème, c'est que Viktor parle à peine anglais et possède un langage corporel très différent de celui d'un Américain "pur souche". Le contrôleur n'a pas envie d'avoir affaire à ces gens-là. Ce n'est pas qu'il est raciste, non, mais chacun sa place, et lui là, qui n'a même pas fait l'effort d'apprendre la langue du pays dans lequel il arrive, qui impose ses manières d'étrangers à ceux qui l'entourent, ce n'est pas une personne correcte, il n'est pas intégré.
Du coup, on peut dire que le film critique le racisme, c'est bateau quoi. Sauf qu'il ne s'agit pas de n'importe quel racisme, mais bien de celui qui grandit de nos jours, une forme de xénophobie qui estime que l'étranger n'est correct que s'il fait des efforts visibles pour s'adapter au pays dans lequel il se rend. C'est moins primaire que le racisme pur et dur, mais ça n'en est pas moins nauséabond et méprisable. Il n'est pas mal d'avoir peur de l'autre, mais ce n'est pas pour autant que cela doit mener à la discrimination.
Bref, le jeu de Tom Hanks et la direction réussie de Spielberg devrait permettre aux gens de se mettre dans les pompes de Viktor et de pouvoir faire preuve d'un peu d'empathie, chose qui semble disparaitre peu à peu de notre monde.
Sinon la petite musique est vite soûlante, mais j'ai beaucoup d'affections pour les seconds rôles, qui rendent leurs personnages attachants bien qu'un peu benêts (mais ça franchement, on s'en fout, non? On est tous un peu benêts sur les bords).
Un film à voir au moins une fois.