The Grey c'est mieux.

Ce film, en vrai, il s'appelle The Grey. On dira ce qu'on voudra, mais appeler un film qui se situe en Alaska The Grey, c'est quand même cool, parce que poétique. Le traduire "Le territoire des loups", c'est juste nul.

Et The Grey, c'est donc l'histoire de John Ottway, chargé de protéger des missions de forage en Alaska en abattant des loups quand ils s'approchent un peu trop près, qui se crash en avion en plein Alaska. Il survit, trouve des potes ouvriers qui ont survécu, et tente de guider ce joyeux petit monde pour éviter les morsures de loups.

Ce qui m'a attiré dans ce film? De prime abord, juste l'affiche...Je la trouvais esthétique. Et, bon, j'aime bien Liam Neeson, ça joue aussi. Un survival, ça faisait longtemps que je n'en avais plus vu, il faut dire que c'est toujours peu ou prou la même chanson : on est 5 (ou 8, ou 3, ou alors y'a juste un héros et des pauvres figurants qui meurent), et à la fin ils ont tous claqués, ou le héros s'en sort. Cousu de fil blanc.
Pourtant ici, et peut être parce que j'adore les étendues blanches, il s'est passé autre chose. Oui, j'ai aimé The Grey, je l'ai trouvé bien tourné. Les plans sont travaillés, certains sont magnifiques, et le réalisateur n'hésite pas à prendre son temps, à montrer des paysages glacés, à s'appesantir sur les marches dans la neige des personnages. Et oui, ça donne au film une nouvelle force : l'angoisse du froid, de la neige et de la glace à perte de vue.

Evidemment, et comme on pouvait s'y attendre, The Grey reste malgré tout un film relativement moyen au niveau de la psychologie des personnages : chaque personnage est caricaturé pour ne permettre d'entrevoir qu'un trait stéréotypé de sa personnalité (le papa, le violent, le blagueur, etc.). Pire encore, on a un peu honte quand on apprend que Carnahan considères ces personnages comme des facettes différentes de Ottway...Non mais sérieusement...Que Gus Van Sant se le permette avec Gerry passe encore, mais là, c'est aller un peu loin...

--Spoil--

Mais passons, laissons de côtés nos avis critiques sur les attaques des loups parfois douteuses (des fois j'te mords des fois j'te mords pas / j'ai un esprit de vengeance digne d'un éléphant et je fais 4 fois la taille d'un vrai loup de la vraie vie), la scénario deviné (oh ben non...?! A la fin ils sont tous morts sauf le héros?! SERIEUSEMENT??...), et concentrons-nous sur les aspects sympathiques de ce film.

Déjà, drôle de façon de camper un héros d'un film survival : Liam Neeson y est suicidaire (et manque de se tirer une balle dans la tête dans les 5 premières minutes du film). Autre aspect intéressant : Le passage de la première mort, où Ottway aide un pauvre gars à mourir, en lui disant que, justement, il va crever, et que ça ira. La scène, en posant le film et le personnage, accorde un ton juste à ce premier décès qui, justement, donne le ton du film. Evidemment, revenant sur la neige : j'ai aimé les plans sur les immensités d'Alaska, et j'ai aimé la façon dont la glace s'accrochait. Autre intérêt : la fin du film. Quand Henrikson tombe meure, et que Ottway se retrouve seul, n'ayant, finalement, fait aucun bon choix en menant son équipe (il n'y en avait sans doute pas de bons, pourtant tout finit par le conduire dans une tanière de loups...), il prie. On craint. On craint beaucoup et on serre les fesses en espérant, quand il demande un signe, que tout ne va pas tourner en vaste farce bigote. Mais non! Et le personnage fait part de sa solitude et de son désespoir. Jusqu'ici si fort, il semble enfin faire preuve d'angoisse réelle, seul face au blanc et aux loups.
La scène des portefeuilles est également pertinente, puisque permettant
un retour véritable sur les personnages morts. les plans, là aussi, sont de toutes beauté. Et évidemment, le cut final, frustrant, bien permettant au film de finir sobrement.

Bref, un film beau, qui, malgré de très nombreuses imperfections, reste un plaisir visuel.