Avec ce second opus des aventures du Tigre par Claude Chabrol, on se rapproche du modèle de James Bond. Louis Rapière, dit le Tigre, doit en effet affronter une redoutable organisation , ici dénommée "l'Orchidée", tout en enquêtant dans d'exotiques paradis antillais.
La comparaison s'arrête là; car la production ne bénéficie pas des mêmes moyens que pour les aventures de 007 et, surtout, Chabrol réalise, lui, une impertinente parodie d'espionnage. Dans cette incohérente histoire, il est même des personnages qui, ironiquement, semblent dire ne pas savoir quel sens ou quelle utilité recouvre leur action. C'est dire si les péripéties auxquelles se prête le Tigre, confronté à des trafiquants d'armes, des indépendantistes guyanais et même à un allemand nostalgique d'un certain régime, sont confuses.
C'est une comédie qui s'amuse des clichés du genre, revendique la désinvolture de sa mise en scène et l'insignifiance de l'intrigue, mais qui demeure, hélas, encore trop superficielle pour que ses intentions et ses figures parodiques contribuent à en faire un film véritablement divertissant. Roger Hanin fait ici une composition ouvertement fantaisiste, par opposition à celle du Tigre précédent ("le Tigre aime la chair fraiche") où il donnait l'impression de ne pas apercevoir, quoique auteur du scénario, l'entreprise de dérision autour de son personnages.