Ce génie de Lang aurait-il inventé le principe de la suite remake, qui répète la formule en moins bien? Combat contre un tigre, danse lascive, promenade dans les galeries souterraines, rencontre avec les lépreux, blablas répétés dans une pièce du palais allouée à un architecte : les mêmes composants sont parfois étirés ou intensifiés, pour un effet soporifique accentué. On aurait pu espérer un périple dans la jungle, une excitante course-poursuite : c'est mal connaître notre Fritz, qui n'aime rien tant que filmer dans des décors préconçus pour la composition de plans pensés par avance. Ce qui nous offre des jolies vignettes statiques 90% du temps.
Même si en regard des compétences de l'époque, il s'en sort bien lors du premier combat contre un tigre dans le Tigre du Bengale (alternance de plans larges sur un tigre penaud qui tire la langue et sur un mannequin velu en amorce de l'image qui agite la papatte de manière menaçante vers notre héros), Lang démontre ici son désintérêt et son incompétence pour les scènes d'action, systématiquement expédiées en trois plans dans lesquels elle est soit hors-champ (le tigre empalé par Hagar, l'agresseur empalé par Sita) soit pas dirigée du tout (la bataille dans le palais entre les fidèles et les traîtres).
Il a peut-être inspiré Le Temple Maudit d'Indiana Jones, mais ce Tombeau ne mérite pas le qualificatif de film d'aventure, se rapprochant plus d'un épisode plaisamment chatoyant de Derrick dans lequel celui-ci serait un beau mec viril amoureux d'une sculpturale aryenne grimée en beauté exotique (et aryenne).