“On s'est connu, on s'est reconnu,
On s'est perdu de vue, on s'est r'perdu d'vue
On s'est retrouvé, on s'est réchauffé,
Puis on s'est séparé.”
(Jeanne Moreau, chanson “Le Tourbillon de la vie”)
Quoi de plus vrai que les paroles que fredonne Jeanne Moreau durant le sublime “Jules et Jim” de François Truffaut, pour parler du premier film d’Olivier Treiner “Le Tourbillon de la vie”.
Que seraient nos vies sans le jeu de l’amour et du hasard ? C’est de ce postulat de départ que le récit du film puise toute sa substance romanesque et romantique. Dans ce tourbillon de la vie, nous faisons la connaissance de Julia (Lou De Laâge), enfin de plusieurs versions de Julia.
Nous sommes en 1989, lorsqu’un événement historique majeur - la chute du mur de Berlin - fait basculer la destinée de Julia Feynman. C’est d’abord un passeport, puis un pile ou face, ou encore un livre que Julia ramasse et enfin un tabouret de pianiste qui grince, qui feront basculer le destin de la jeune femme.
Quatre détails qui semblent insignifiants vont avoir un impact sur le destin de Julia.
S’il est difficile lors des premières minutes d’accepter l’idée d’être trimballé dans la vie ou plutôt les vies de Julia, le spectacle se mue en une bouleversante ode à l'existence.
Lou De Laâge livre une prestation schizophrène absolument bluffante accompagnée par Isabelle Carré et Grégory Gadebois, ses parents, ou encore Raphaël Personnaz, son compagnon lors de deux vies alternatives, pour ne citer qu’eux. D’une épouse trahie, en passant par une fille endeuillée ou encore une femme accomplie, l’actrice - aussi bien solaire que triste, aussi bien audacieuse que réservée - porte le film sur ses frêles épaules jusqu’au bouleversant épilogue !