L'exilé risque sa vie
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le 26 juin 2021
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Un traducteur syrien exilé revient au pays lors des printemps arabes pour retrouver son frère Zaïd porté disparu.
Sa quête est une manière de lutter contre la culpabilité : en 1980, quand son père a été embarqué lors des manifestations pour la libéralisation du régime (au cri de "Nous voulons la liberté ! Nous voulons la dignité !"), il est resté tétanisé et impuissant. De plus il vit exilé en Australie, depuis une erreur de traduction qui lui a fait suggérer qu'un athlète syrien n'était pas à 100% derrière le régime.
Retour au bled, donc, à retrouver la belle-soeur, dans tous ses états et prête à devenir une pasionaria de la révolution ; l'athlète et le responsable politique, dont la carrière a été impactée par son erreur de traduction. Retrouver un pays en guerre civil, avec des snipers prêts à rendre justice, une armée qui ratisse des quartiers, des enlèvements à la tombée de la nuit sous le regard impuissant des voisins.
Bref, on rigole beaucoup dans ce film (non). Le budget est assez rikiki, avec une belle galerie d'acteurs mais une production qui privilégie les plans serrés, en intérieur ou dans une voiture, et mise avec roublardise sur la tension dramatique entre chaque personnage.
Les dialogues sont bien écrits (à quelques exceptions près, où on pourrait se dispenser de nous expliquer ce qui était évident), mais l'histoire manque un peu de rythme. Par ailleurs, concernant le propos du film, le dénouement est un peu étonnant et naïf, cela détonne avec un scénario qui jusque-là nous assurait que la répression est une fatalité à laquelle il est impossible d'échapper.
Il est louable de faire un film sur les printemps arabes, après ce film est un peu trop écrit pour son propre bien. Peut-être aurait-il fallu laisser la fenêtre entrouverte pour laisser entrer les bruits de la rue. Ici, on a tout le temps conscience d'être dans une fiction. Une fiction bien ficelée, mais qui ne peut se donner pour autre que ce qu'elle est.
Le traducteur a l'originalité de se situer lors des printemps arabes en Syrie. Il fait un travail honorable, quant à savoir s'il est à la hauteur de son sujet, c'est autre chose.
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il y a 3 heures
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