Pour son entrée sur le marché de la production du film d’épouvante, la firme de la Amicus s’inscrit dans la droite ligne du travail de la Hammer d’un point de vue esthétique et met en place un principe qui sera sa marque de fabrique, à savoir le film à sketches. Avec ici cinq courtes histoires au programme, l’idée est clairement de balayer les différents genres du film fantastique. Une histoire de loup-garou en ouverture et une histoire de vampire en conclusion pour assurer le côté classique, un récit sur une plante qui a pris vie, autre sur une main qui est d’autant vivante et vengeresse depuis que son propriétaire est mort et, enfin, un récit inspiré du vaudou. Autant dire des histoires qui n’ont rien de particulièrement d’original pour un résultat plutôt inégal. Si les atmosphères sont globalement très réussies (celle de la vigne vivante faisant peut-être exception), les scénarios ne sont pas toujours bien passionnants. En tête des déceptions, vient l’histoire sur le vaudou qui devient rapidement lancinante avec ses différents titres musicaux qui n’apportent rien à l’ensemble et son final peu convaincant.


En réalité, seul le premier sketch est une véritable réussite avec son ambiance ultra gothique et son twist final réellement surprenant. L’originalité de « La main baladeuse », qui met en scène Christopher Lee, emporte aussi l’adhésion avec son trucage efficace et sa leçon de morale facile mais pertinente. Le reste est largement en retrait et, pire, il provoque même parfois l’ennui. Heureusement, tout est suffisamment soigné et le casting de premier ordre pour emporter le morceau. Les scènes du train avec le grand Peter Cushing sont de vrais bons moments et la conclusion du film, ironique à souhait, laisse une bonne impression. Derrière la caméra, Freddie Francis, habitué des productions de la Hammer, fait le job avec métier.


Pour une première, la Amicus propose un film, certes inégal, mais plutôt correct qui va permettre d’offrir une concurrente de qualité à la Hammer, même si cette dernière ne sera jamais égalée par les réalisations de sa rivale. Le procédé du film à sketches permet d’offrir un casting de premier plan (le duo Peter Cushing – Christopher Lee bien entendu, mais aussi un tout jeune Donald Sutherland) mais aussi diverses ambiances. Sympathique, faute de mieux pour le moment.


Play-It-Again-Seb
6

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Liste et classement des films que j'ai vus ou revus en 2024

Créée

le 13 juil. 2024

Critique lue 23 fois

4 j'aime

3 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 23 fois

4
3

D'autres avis sur Le Train des épouvantes

Le Train des épouvantes
Play-It-Again-Seb
6

Train d'enfer

Pour son entrée sur le marché de la production du film d’épouvante, la firme de la Amicus s’inscrit dans la droite ligne du travail de la Hammer d’un point de vue esthétique et met en place un...

Par

le 13 juil. 2024

4 j'aime

3

Le Train des épouvantes
Boubakar
7

Compartiment tués.

Dans le compartiment d'un train, cinq hommes entourent un sixième, qui se met à tirer les cartes d'un tarot afin de leur dire quel sera leur (funeste) destin. Le train des épouvantes est le premier...

le 11 sept. 2021

4 j'aime

Le Train des épouvantes
JimBo_Lebowski
5

L'ancêtre de "Creepshow"

Plutôt déçu par ce film, moi qui suis friand des films d'horreur à sketchs je pensais vraiment que celui ci allait me plaire, notamment avec la présence au casting de monstres sacrés du genre comme...

le 19 mai 2014

4 j'aime

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 15 nov. 2023

22 j'aime

22

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10