Dans les années 1920, au nord du Mexique, trois quasi-clochards américains partent à l’aventure dans le désert à la recherche d’Or. Cette fable humaniste bien menée et souvent drôle sur l’amitié et l’appât du gain se regarde encore avec plaisir. Les personnages principaux sont bien dessinés et parfaitement incarnés par leurs acteurs, Humphrey Bogart en tête, délivrant une performance fabuleuse d’un homme qui sombre dans la paranoïa. John Huston propose aussi une superbe galerie de portraits des mexicains qui ne forment pas une simple toile de fond exotique : les bandits, le coiffeur, les peons, sont représentés avec humour et une réelle affection.
Mais la grande force du film, c’est sa photo, son noir et blanc qui magnifie les paysages et donne aux visages un relief, une âme, une passion que j’ai rarement vue au cinéma : le Bogart fou et ricanant éclairé par les flammes d’un feu de camp justifie à lui seul qu’on voit « Le trésor de la Sierra Madre ».
Ca, c'est du cinéma!