Le Troisième Homme est à la fois un classique du cinéma mais également un chef-d'oeuvre. Souvent classé dans la catégorie film noir, il n'en reprend pourtant que peu des codes très stricts du genre mais le scénario lui est complexe et ténébreux. Le récit est truffé de scènes brillamment réalisées et découpées comme par exemple ce final dans les égouts de Vienne. Carol Reed le producteur/réalisateur s'acoquine avec des acteurs géniaux, l'écriture de Graham Greene et une musique culte sous forme de ritournelle d'Anton Karas. La rumeur voulait qu'Orson Welles qui n'apparaît qu'au bout d'une heure avait plus que assisté à la mise en scène et bien que ce soit à priori faux, il faut aussi reconnaître que le style est fort semblable, notamment avec les cadrages légèrement désaxés et les plongées/contre-plongées qu'affectionnait Welles, dans un décors en ruines et à l'architecture très graphique.