The Black Hole fut une tentative Disneyienne de faire des produits moins infantilisants qu'à l'accoutumée.
Étrangement, ce film de 1979 semble être schizophrène.
En effet, une partie du métrage tente la S.F adulte avec ce magnifique vaisseau (le Cygnus) et son créateur fou, qui veut tout simplement traverser un trou noir , pour savoir ce qui se trouve de l'autre côté (d'où le titre).
Il a réduit en esclavage son équipage et même tué un homme.
Mais Disney restant Disney, il y adjoint des droïdes (merci Star Wars) au look de poubelles avec de grands yeux carrés et un comportement puéril, des personnages aux répliques soi-disant savantes mais en fin de compte plombantes.
Il faut entendre déblatérer Robert Foster ou encore Yvette Mimieux (!!!), des gloubi-boulgas pseudo-scientifique mais 100% ringardes...
Ne surnagent que Reinhardt (un Maximilian Schell habité par son rôle), son robot garde du corps dévoué (Maximillian, tiens donc!) et une déco elle-aussi schizo (vaisseaux et effets visuels très réussis, mais décors intérieurs bric à brac, cheap et kitsch).
Si seulement les exécutifs Disney avaient eu du cran, ça aurait pu donner un film S.F assez sombre, donc intéressant.
Mais voilà, ils n'en avaient pas, du cran.
Juste de grandes oreilles pour entendre tinter les pièces d'or (quelqu'un a dit Picsou?)
Il fallait que ce soit familial et rapporte un maximum.
Mauvaise pioche, ils ont perdu tout le monde en route (les petits n'ont rien compris et les grands sont allés pleurer derrière des poubelles carrées).
Donc, pas de thune.
Pour en finir avec ça, c'est fort dommage que le studio aux grandes oreilles n'eut pas l'intelligence de viser un public seulement adulte.
Ça aurait pu élargir leurs horizons (comme ils le feront plus tard - un peu malgré eux, cela dit- en produisant Starship Troopers - via leur filiale Touchstone Pictures - ou encore Rogue One...)
Philip Eisner se souviendra sûrement de The Black Hole, en écrivant un projet sur le même thème (Event Horizon) mais traité d'une plus noble manière.
PS: A noter que malgré les dialogues pas finauds, le film a été nommé pour le Prix Victor Hugo, catégorie Meilleure Dramaturgie!!!!
Fort heureusement, Victor Hugo n'a jamais pu ouïr de telles inepties...
Comme quoi, la mort peut avoir du bon, des fois!