Envoyé en exploration dans l’espace afin d’y chercher des lieux de vie habitables, l’équipage du Palomino découvre un vaisseau apparemment abandonné à proximité d’un trou noir. Celui-ci se révèle être le Cygnus, déclaré perdu suite à une disparition survenue il y a de cela vingt ans. Mais le capitaine du vaisseau, Reinhardt (Maximilian Schell), est encore en vie, et il s’apprête à traverser le trou noir… Face à sa folie apparente, l’équipage du Palomino se rebelle. Mais il est prisonnier du Cygnus et de ses étranges gardiens...
Après son hilarant Vendredi dingue, dingue, dingue, Gary Nelson passe à la science-fiction, toujours pour le compte des studios Disney, en nous proposant une très vague transposition de Vingt mille lieues sous les mers dans l'espace. On retrouve bien la patte des studios aux grandes oreilles dans ce récit qui se suit non sans un certain plaisir, grâce à un scénario qui tient la route, à un casting qui fait son boulot (malgré un Anthony Perkins qui n'est plus que l'ombre de lui-même, heureusement compensé par un Ernest Borgnine très sympathique), mais aussi à une assez belle photographie signée Frank Phillips ou à une partition dynamique de John Barry. Pourtant, c'est peu dire que Le Trou noir ne tient pas toutes ses promesses...
Le principal problème, c’est que les effets spéciaux ont fait de grands progrès depuis 1979, et que lorsqu’un film de cette époque se repose entièrement sur ceux-ci, il est difficile de lui accorder un grand crédit aujourd’hui. Là où un Ridley Scott ou un Robert Wise cherchent à crédibiliser au maximum leur univers (respectivement Alien et Star Trek) en évitant de trop en montrer, le film de Gary Nelson se lance dans une débauche d’effets spéciaux qui garantissent au film un kitsch assez gênant pour le spectateur contemporain, particulièrement la vision du trou noir, de la pluie de météorites ou même, plus simplement, des interactions entre robots. Sans compter qu'on doit en outre subir quelques aberrations scénaristiques, telles qu'Yvette Mimieux qui n'a rien de mieux à faire que de communiquer par télépathie avec les robots !
Mais le plus grand malheur du Trou noir, c’est d’être victime de l’influence néfaste de son aîné 2001, l’odyssée de l’espace, dans une séquence finale presque aussi absconse que celle du film kubrickien, mais heureusement plus courte et beaucoup moins grotesque, qui fait basculer dans le grandiloquent un film qui, sans cela, aurait justement pu être sauvé par son manque de prétention…