Le film de Jean Boyer est typique d'un certain genre de comédie populaire de son époque construit autour de la personnalité comique de Bourvil. "Le trou normand" provient d'un sujet saugrenu et irréaliste dont l'expression comique proche de la puérilité est le prolongement.
Hippolyte héritera l'auberge de feu son oncle, le Trou normand, à la condition de réussir enfin son cerificat d'étude. Et Hippolyte, trentenaire simple d'esprit, de reprendre le chemin de l'école communale et de prendre place parmi ses petits camarades. Bourvil joue les grands dadais, débite les grossières âneries que des dialoguistes sans scrupule ont écrites pour lui et sombre dans la caricature de l'idiot du village qu'il trop souvent incarné. Ce registre a fait son succès mais à l'y revoir aujourd'hui, on se dit que Bourvil s'est quand même bien fourvoyé dans le nanar imbécile...
A ses côtés, cousine à laquelle Hippolyte n'est pas insensible et jeune fille ambitieuse, on découvre une jolie Brigitte Bardot, pas encore la blonde pin-up des vadimeries à venir, tandis que les vénérables Larquey et Roquevert tiennent des rôles anecdotiques.