Pour sa première réalisation, Cédric Anger nous gratifie avec Le tueur d'un thriller atmosphérique très réussi. Reprenant les codes et les personnages (la femme fatale, le tueur à gage et le héros) du film noir, le réalisateur engage un subtil jeu de cache cache entre le tueur et sa proie. De fausses pistes en retournements de situation, le film se dévoile par petites touches, plongeant le spectateur dans un dédale évanescent et flottant, au sein duquel chaque nouvelle séquence semble destinée à redistribuer les cartes. On comprend vite que l'intérêt du Tueur réside bien davantage dans son ambiance que dans son histoire, pourtant assez originale: couleurs froides, musique prenante, décors urbains parfaitement mis en valeur par l'originalité de la mise en scène et interprétation impeccable (avec encore une mention à l'incroyable Melki, qui donne une grande intensité à son personnage). Au final, l'ambition modeste du projet n'empêche donc pas le film de s'en sortir avec un certain panache.