Touche-à-tout du cinéma d’exploitation italien, principalement connu pour ses films d’horreur du début des années 80 et pour ses nombreux poliziottescos des années 70, Umberto Lenzi s’est aussi essayé au giallo. Deuxième incursion dans le genre, Le Tueur à l’orchidée se présente en effet comme un pur film d’exploitation. Ainsi, si les principaux éléments du genre sont là, l’ensemble manque des éclairs de mise en scène qui ont fait sa renommée. À ce titre, les crimes ne portent pas en eux cet esthétisme si particulier qui en font de grands moments de sadisme. Le discours est là mais la façon de le mettre en scène est un peu plate. Avec Lenzi, on est très clairement plus du côté des artisans que des artistes qui font de sa contribution au genre un apport modeste.
Mais s’il n’est pas Dario Argento, Umbert Lenzi n’est pas non plus un tâcheron. Son récit est bien maîtrisé, le rythme soutenu et le mystère intrigant. Davantage une enquête qu’un vrai récit de giallo (mais le genre en était là en 1971), le résultat est franchement très agréable à suivre. Tout juste regrettera-t-on que la résolution ne soit pas à la hauteur des attentes. La dernière ligne droite peine ainsi à rebondir efficacement et nous livre un final moins saisissant qu’espéré. Pour le reste, les personnages ont une vraie consistance et l’intrigue se déroule avec une franche limpidité qui fait parfois défaut au genre.
Enfin, pour un film de 1971, Umbert Lenzi, à l’occasion de certaines scènes, annonce déjà son goût pour une certaine violence. Le meurtre à la perceuse est ainsi particulièrement osé dans un ensemble qui reste globalement plutôt sobre. Ces accès de violence sont évidemment un atout dans ce type de productions. Manque, autour de ces moments, une vraie tension ou une véritable terreur pour mieux les amener. Assurément une touche supplémentaire de suspense par moments et une dose de baroque dans le récit auraient conduit à un meilleur résultat. Cependant pour un giallo de série, celui-ci fait le boulot.