Vagabond dans son propre clan.

Encore un film de yakuza signé Seijun Suzuki ... et encore une réussite, oserais-je dire !
Le vagabond de Tokyo raconte comment un yakuza, le préféré de son chef de gang, va devoir partir en exil car sa position risque de créer une guerre des clans. Alors, on le voit errer dans le pays, régulièrement poursuivi par d'autres yakuzas, jusqu'à ce qu'il se retourne contre son ancien chef. On pourrait comparer ça aux ronins, ces samouraïs errants de l'ère Edo.

C'est un peu cliché en parlant des films de Suzuki, mais il y a là une esthétique pop qui renvoie clairement l'histoire dans les années 60, avec une esthétique très bariolée, et aussi une particularité sonore. A plusieurs endroits de l'histoire, le héros va se mettre à chanter, ainsi qu'une femme sur une scène, et ces paroles représentent de manière métaphorique la vie de ce yakuza, nommé Tetsu, toujours en fuite.

Vu l'histoire, on s'attendrait à quelque chose de sombre, et c'est principalement cet aspect coloré qui en ressort, jusqu'à une baston générale dans un bar en compagnie de G.I.'s américains où, il faut bien le dire, les chorégraphies ne sont clairement pas à la hauteur (on voit très bien qu'ils ne frappent pas ou qu'ils ne se font pas mal).

Le vagabond de Tokyo est pour moi une très bonne surprise dans le genre codifié du film de yakuza. En plus, c'est très rythmé (le film fait 1h20), les acteurs font le job, ça crie, ça découpe, ça tire, le contrat est rempli !