Seul sur le sable, les yeux dans le beau

03/04/2014, 18h30
1h30 de film. Eiryo Waga s'assoit devant son piano. La salle de concert est pleine, les musiciens sont prêts. La représentation de sa symphonie "Le Destin" peut commencer. Le film s'apprête à basculer dans le sublime.


1h30 plus tôt
Sur les conseils d'un de mes éclaireurs (Aurea pour ne pas la citer), je lance Le Vase de Sable de Yoshitaro Nomura.
Après une séquence d'ouverture très esthétique, on est plongés dans une enquête policière qui a tout pour être une impasse. Aucun indice, aucun témoin, une victime non identifiée... Deux détectives sont sur l'affaire. Petit à petit, ils démêlent cette affaire, voyageant de village en village, s'accrochant à chaque début d'indice. La chaleur, la moiteur, transpirent à l'écran et nous plongent dans leurs difficultés.
Finalement mis sur une vraie piste par l'apparition du fils adoptif de la victime, leur enquête peut enfin progresser. En interrogeant ses proches, ils vont pouvoir découvrir l'histoire de ce policier proche de la retraite, bienfaiteur dans l'âme selon les témoignages recueillis.
En parallèle, on suit un compositeur, Eiryo Waga, travaillant sur sa nouvelle symphonie appelée "Le Destin".
Petit à petit, le lien se fait entre les deux, Eiryo Waga serait le coupable.


18h30
Le concert démarre. La réunion de la police également : les deux détectives racontent l'histoire du compositeur, et son lien avec l'affaire.
Un flashback nous explique alors l'histoire de cet homme, "Le Destin" résonant en fond. Il devient alors difficile de savoir si cette histoire nous est racontée par les policiers, ou revécue par Eiryo Waga pendant qu'il joue, les deux étant juxtaposés. Il s'agit probablement des deux à la fois.
Enfant vagabond avec son père lépreux, séparé de lui par sa future victime, puis à nouveau fugueur, la composition d'Eiryo Waga retrace sa vie avec une grande intensité (le fils pleurant le départ de son père, ou le père niant reconnaître un fils qui n'a pas daigné retourner le voir par la suite).
Plus tôt dans le film, Eiryo Waga était incapable d'expliquer le sens du titre de sa symphonie, s'en tirant par des considérations banales sur le destin, la vie... Mais dans ces 45min, on comprend. "Le Destin", c'est son destin. C'est une oeuvre marquée par sa souffrance. C'est cela qui touche. Et peu importe que le public ne puisse pas comprendre l'histoire derrière cette oeuvre.
Le concert se termine alors que les détectives sont en coulisses, l'humanité est visible dans leurs yeux. En découvrant le parcours de cet homme, ils ont compris ses actes.


Entre une bande-son captivante, des idées de mise en scène à la fois sobres et lumineuses, et des acteurs incroyables (notamment Go Kota pendant le concert), Le Vase de Sable marque les esprits : c'est son destin.

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le 3 avr. 2015

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