« Domestique, c’est vraiment le bon plan,
Sprinteur, tu te fous en l’air,
Grimpeur, tu te grilles les ailes,
Leader, tu te prends la tête » Ricardo
Ce coureur cycliste bon vivant à la morale souple entreprend de déniaiser Benoît Poelvoorde. S’il perdra sa naïveté initiale, le jeune Ghislain Lambert conservera son ambition première, remporter une grande course. Être, ne serait-ce qu’un seul jour, un champion !
Tout sonne juste, les coureurs amateurs ouvriers ou paysans, le sponsoring distant des industriels locaux, les intermédiaires louches et les médecins marrons, les tactiques du peloton, les combines, arrangements et trahisons, l’implacable hiérarchie au sein de l’équipe, le leader et ses gregarios, les désillusions et les miettes de gloire, la versatilité du public et la souffrance des coureurs, la rigueur de l’entrainement et le faux paternalisme des coachs, le pot belge, le Ricard et les contrôles antidopage complaisants et, au final, la voiture-balai. J’ai frémi en retrouvant le son très particulier de la porte coulissante de la Peugeot J7.
Toujours juste, ce film doux amer nous épargne le pathos ou l’ironie facile, il ravira les aficionados du Tour de France et plaira aux amis de la petite reine.