J’aime beaucoup quand un élément naturel est utilisé dans un film pour évoquer métaphoriquement les sentiments ou les pensées des protagonistes (coucou La femme des sables). Ici c’est le vent qui retranscrit à la fois la dureté de la vie conjugale et la passion amoureuse plus ou moins refoulée. Couplé à une composition sonore redoutable d’efficacité, ce vent qui harcèle et souffle sans cesse dans cette région reculée apporte une tension palpable et justifie les atermoiements de cette jeune fille pleine d’espoir qui perd peu à peu ses illusions. Attirée puis trahie par un soupirant volage, puis elle même traîtresse quand elle se marie par confort avec un gentil benêt, ses agissements deviennent justifiables grâce à cette sensation d’oppression et de folie due a ce climat dantesque.
Dommage que le final soit assez décevant, avec ce changement d’attitude trop radical de la part de l’héroïne. L'acceptation de cette union et cet « amour » qui semble pourtant forcé. Difficile d’y croire et cela gâche un peu l’ensemble. Mais on se souviendra de cette cabane et de cette jeune fille qui tanguent sous la tempête mais qui en ressortent insubmersibles.