Le Cimetière marin, sauvons ce qu'il reste de notre cher Hayao.
Ce fut avec une certaine émotion que je commençais Le vent se lève, l'ultime composition du maître de l'animation japonaise dont mon admiration perdure depuis ma tendre enfance. Il s'agissait donc de préparer les étoiles qui emplissent mes yeux à chaque vision d'un de ses films.
Malheureusement, son dernier film restera pour moi une petite déception amplifiée par le fait que plus aucune pépite ne sortira de ce cerveau si bien fait. Ce changement de genre n'est finalement qu'une prise de risque inutile, pondant ainsi un film bien en dessous de ses précédents.
N'allons pas dire ce que je ne dis pas, la qualité du film est exceptionnelle; l'animation est parfaite, voir même à son apogée, c'est onctueux, plaisant à voir et terriblement bouleversant, une BO tellement belle, tellement pure. C'est un ghibli, quoi qu'il arrive, il mérite le respect.
Mais ce n'est pas Hayao Miyazaki, je ne l'ai absolument pas reconnu dans ce rythme lent et ennuyeux, je ne l'ai pas reconnu dans ces moitiés d'émotions jamais assumées, je ne l'ai pas reconnu dans ce biopic se voulant pourtant réaliste mais qui finalement évite toutes les dures réalités de la vie.
Pourquoi ce choix d'aborder un sujet si terre à terre? Nous étions habitués à de grandes envolées lyriques mais ici ce n'est qu'un canard laqué qui peine à décoller les ailes. Ce sujet ne valait certainement pas ces 2 longues heures, la matière n'y était pas suffisante. Le choix de ne traiter que l’aéronautique n'est certainement pas le plus judicieux et l'histoire d'amour ne parvient pas entièrement à rattraper l'attention perdue. Finalement c'est sans doute car cette fois-ci nous n'arrivons pas à nous identifier aux personnages que le film échoue. Là ou les autres se sont démarqués. Bien sûr ce couple reste attachant, bien sur les personnages sont détaillés avec soin, bien sûr par moment il y a presque une larme qui perce....."presque". C'est là qu'est tout le problème.
En fin de compte, je ne comprendrai jamais le but de ce film. Voulait-il prouver qu'il pouvait faire autre chose? Il le faisait si bien! Pas pour son dernier film qui plus est! J'ai ce goût amer dans ma bouche quand je sais que je ne pourrais plus jamais admirer son génie autrement qu'en contemplant son apogée passée. Hayao tu as eu plus de 10 années contrairement au héro de ton film mais j'aurai espéré qu'elles se finissent autrement, dans ton imagination surement; elle est somptueusement plus fertile que la réalité qui ta servie de pot de départ.