Un dernier rêve pour un adieu
Je pourrais résumer cette critique en un mot : Superbe. Mais ce serait trop court. Tout y est traité avec justesse. S'il termine vraiment sa carrière, Miyazaki y aura mis un superbe point final. En m'asseyant dans la salle, je me demandais si tous les spectateurs présents, donc tous les fauteuils, la salle était pleine, avaient le même sentiment que moi : risquer d'être déçu par le dernier métrage du maître. Heureusement, dès les premières images, on est immédiatement sous le charme. Le vent se lève est onirique. La vie de Jiro Horikoshi, un ingénieur qui a réellement existé, est autant un conte de fées qu'une vie jalonnée de drames. On trouve souvent chez Miyazaki des mécanismes, des machines à vapeur et des appareils mécaniques insolites. Je crois que c'était aussi une passion chez lui, mais dans le Vent se lève, les machines existent vraiment, il s'agit d'avions.
Le long métrage est également assez sombre, avec des événements ayant réellement existé, l'allusion à la maladie, au régime nazi, entre autres, font que le film ne s'adresse pas forcément aux enfants. Certains thèmes ne transparaissent qu’en filigrane et sont pourtant bien présents. Le Vent se lève propose donc une dualité certaine : aux séquences oniriques viennent s'opposer des événements plus dramatiques. Comme une toile de clair-obscur en quelque sorte, et ce mariage prend. Il est également truffé de références, à commencer par le titre.
Le film est d'une beauté à tomber. C'est coloré, il y a pas mal de détails et c'est aussi remarquablement animé, le vent, les nuages, les brins d'herbe... Et que dire des musiques, Joe Hisashi nous a encore donné de quoi régaler nos oreilles. Le scénario glisse tout seul, tel le vent, et nous entraîne avec lui dans la carrière de Jiro. Un mouvement perpétuel, en quelque sorte. C'est très dur d'écrire une critique sur laquelle des mots ne sauraient suffire pour vous montrer ce que j'ai ressenti, il a créé quelque chose d'unique. Du genre le meilleur pour la fin.
Pourvu que le vent se lève, et vous pousse dans la salle la plus proche de chez vous pour aller voir ce film. A la fin du générique, j'avais ce sourire béat comme si j'avais du mal à sortir de ce rêve éveillé, de cette toile qui marque la fin de la carrière d'un homme. Et ce mot me revient comme la brise au bord de mer : SUPERBE.