Après avoir déclaré mon amour pour le travail de Kurosawa il y a quelques jours, je vais rester dans le cinéma Japonais et plus spécifiquement dans l'animation bien sûr.
Voir un Miyazaki au cinéma, c'est devenu quelque chose de très particulier pour moi depuis que j'ai découvert en 2002, le Voyage de Chihiro qui a tout simplement changé ma vision de l'animation qui jusqu'alors se résumait à Disney et Pixar.
Par la suite, j'ai été envouté par Nausicaa, stupéfait par Le Château dans le ciel, charmé par Totoro, subjugué par Porco Rosso, ensorcelé par Kiki, émerveillé par le Château Ambulant et séduit face à la petite Ponyo.
Autant vous dire qu'entre l'œuvre d'Hayao Miyazaki et moi c'est une grande histoire d'amour que je continue à vivre avec plus de passion d'années en années.
Nous voici donc arrivé au film du jour, arrivé chez nous depuis Mercredi, je vous épargne l'attente insoutenable des 3 jours pour le découvrir pour en venir au seul fait très important.
Le Vent se lève est une œuvre d'art, visuelle, auditive viscérale, dans laquelle chacune des parcelles les plus infimes forment un tout absolument grandiose et d'ores et déjà inoubliable.
Exit le côté très enfantin de Ponyo et place au récit le plus dramatique du Maître de l'animation qui pour son ultime film nous conte une histoire d'amour pas seulement touchante, mais qui nous touche en plein cœur. L'une des plus belles à laquelle j'ai pu assister et celle qui sans en faire des tonnes peut aisément vous faire monter les larmes aux yeux lors de l'une des fameuses envolées lyriques qui viendront ponctuellement s'insérer dans un contexte historique déjà difficile.
Sur le fond, j'ai beau avoir vu et revu des tonnes de fois les différents films jusqu'à les connaître par cœur, j'ai été réellement surpris par le traitement de l'œuvre, son réalisme, son écriture bien au delà du fantastique et des créatures fantaisistes auxquelles on a été habitué ces dernières années, mais qui au lieu de desservir son propos lui donne une identité et une profondeur absolument gigantesque accentuant l'humanité de ses protagonistes de façon exponentielle. Et sur la forme, après nous avoir fait rêver de toutes les manières possibles, Miyazaki l'utilise avec virtuosité durant des séquences vertigineuses et spectaculaires qui ne feront que renforcer l'immersion ressentie par le spectateur.
Je n'ai pas vraiment envie de vous inonder de superlatifs mais simplement partager avec vous mon ressenti à chaud.
Le Vent se lève est une peinture découpée en nombreux plans ahurissants de lyrisme et de poésie, une fable contemplative, captivante et déchirante qui même si elle nous prépare au pire tout au long de son récit nous fait ressentir une impuissance et une peine immense lors d'un final paradoxalement magistral et de toute beauté.