La grande part que prennent les rêves dans le Vent se lève est un véritable délice. Cela apporte un côté décalé de très bon goût au milieu de ces drames réalistes qui parsèment et sous tendent l'histoire comme le séisme (rappelant celui de 2011 et la catastrophe de Fukushima), la maladie de Nahoko et évidemment le conflit mondial.
Autant vous prévenir d’emblée, nous avons à faire à un film triste (je n’avais pas prévenu ma femme qui n’aime pas les films tristes, j’ai pris cher en sortant de la salle…). Mais bien qu'il n'y ait pas d’onirisme fantastique propice à l’évasion comme dans Totoro, l'évasion est quand même possible. Je pense bien sûr aux rêves d'avions de Jiro, mais surtout à cette superbe scène d'ouverture, qui à mon sens, anticipe les événements à venir. Mais attention, Jiro averti Caproni « Je suis en train de réver, j'en suis conscient ».
Au niveau des graphismes, c’est littéralement majestueux. Les moments sur la colline avec les bourrasques de vent sont dignes des plus grands peintres. C’est aussi l’un des moments où la romance entre Jiro et Nahoko prend sa source. En parlant de la romance, il faut voir cette scène du balcon à l’hôtel, c’est splendide.
En deux mots, Le Vent se lève est génial en ce qu'il traite de multiples thèmes en un ensemble homogène et qu'il fait parti de ces films à vivre. Je suis passé par toutes les émotions pendant 2 heures. Servi par un thème parfaitement adapté d’un Joe Hisaichi en grande forme, Miyazaki ne propose pas d’exubérance ou de moment épique, mais il réussi à nous bouleverser grâce à ce rêve lucide.
Je n'ai pas encore vu tous les films du réalisateur et donc incapable de dire si c'est son meilleur. Ce qui est sûr c'est qu'avec Le Vent se lève, j’ai pu me rassurer quant à mon niveau d’Allemand, et rien que pour ça il vaut le coup !