Un charme qui n'opère pas...
Je m'attendais à sortir de la salle des étoiles plein les yeux (humides) et je me suis à la place surprise à passer la dernière demie-heure à attendre que la séance se termine.
Si on retrouve bien la passion poétique de Miyazaki pour les avions, on ne retrouve pas dans ce dernier film la fantaisie de certaines de ses autres oeuvres. Le parti pris d'un biopic l'empêchait de faire un film aussi onirique que les précédents, ne laissant à la magie et la fantaisie une place que précisément dans les rêves du héros.
N'attendant que d'être émue, et pourtant habituellement une cible facile lorsque l'on me met devant un joli parcours initiatique doublé d'une histoire d'amour, le charme n'a ce coup-ci pas opéré. En cause probablement la longueur et la lenteur du film, qui peine à emporter le spectateur au-delà des belles images.
Les images sont très douces et belles, et le contexte historique est intéressant et inattendu, nous plongeant dans les préparatifs de la Seconde Guerre côté ingénieurs japonais.
Le héros, un ingénieur en aéronautique dont le but est de créer les beaux avions de ses rêves, ne mesure à aucun moment la portée de ses inventions et leur rôle dans la guerre, nous empêchant de cette façon également de lire le film dans une perspective véritablement historique, laissant plutôt place à l'histoire unique du protagoniste. Le contexte n'est rappelé que de temps à autres par d'intéressants personnages secondaires.
Les codes du manga sont respectés (jolie fille douce, petit personnage agité, chapeaux qui s'envolent...) et la douceur de Miyazaki est là également. On ne peut s'empêcher de se demander s'il n'a pas cédé à la facilité avec ce dernier film, appliquant une recette qui a déjà fait ses preuves.
Un film intéressant en somme, mais l'émotion ne fut pas au rendez-vous, ce qui en fait une grande déception pour le dernier Miyazaki, pourtant prometteur et qualifié de chef-d'oeuvre dès l'annonce de sa sortie.