Film qui se veut plus culturel que divertissant, j'ai surtout attaqué le visionnage pour observer Cillian Murphy évoluer dans un autre cadre que celui de Peaky Blinders.
J'ai beaucoup aimé sa performance, et son rôle de Damien O'Donovan que l'on voit évoluer tout au long de l'histoire, passant de personnage en retrait à héros principal avec beaucoup de finesse et de modestie (bien épaulé par Padraic Delaney par ailleurs). Même si le film manque parfois de profondeur, c'est bien tourné, les décors sont bien choisis, les acteurs jouent bien. Il ne manque finalement qu'une étincelle, un peu de chaleur. Ce conformisme rend le film un peu terne, alors qu'il ne semble pas manquer grand chose pour en faire une œuvre de top-qualité.
On peut noter aussi la surenchère des soldats anglais, qui aboient et tuent impassiblement, semblant dénués de toute compassion. A vouloir bien justement dénoncer ces violences, Ken Loach tombe parfois dans la caricature et dilue quelque peu son message.
Il en reste que c'est un film intéressant d'un point de vue historique, narrant parallèlement l'histoire de deux frères qui se ressemblent mais finissent par se déchirer, à l'image du peuple irlandais et de son combat fratricide pour l'indépendance. Si l'on omet sa caricature des anglais, le réalisateur à tout de même la bonne idée de ne pas prendre partie entre les forces irlandaises, offrant au spectateur un portrait nuancé.
On peut noter aussi l'histoire sentimentale du héros distillée avec intelligence, la ou beaucoup de drame tombent dans la facilité en jouant du pathos avec excès.
En bref un film devant lequel on passe un bon moment, et qui permet de se replonger dans cette guerre fratricide, mais dont la palme d’or a Cannes semble toutefois un peu excessive.