Le Vent se lève
7.3
Le Vent se lève

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (2013)

Hayao Myazaki est un virtuose de l'animation nippone que l'on ne présente plus. Ses films sont une ode à la poésie souvent mâtiné de fantastique.

Dans "le vent se lève", point de kamis dans les hautes futaies. Il s'agit du récit de la vie d'un brillant ingénieur aéronautique qui apporta une contribution plus que notable à l’essor de l'aviation japonaise.

La narration est lente, le réalisateur prend son temps pour installer ses protagonistes. Le film dépasse d'ailleurs les deux heures, format inhabituel pour l'auteur. Il nous plonge dans la première moitié du XXème siècle et nous revivons avec les personnages certains grands traumatisme vécus par l'archipel nippon : le tremblement de terre de Tokyo, la crise économique, l'entrée en guerre...
Le héros, enfant qui rêvait d'avions, est devenu ingénieur et il conçoit des modèles à l'avant-garde de la technique. Au cours des troubles occasionnés par le tremblement de terre, il rencontre une jeune fille qu'il retrouvera quelques années plus tard. Celle-ci deviendra sa femme. Une belle histoire d'amour teintée de stoïcisme typiquement japonais leur permettra de vivre pleinement leur amour en attendant l'inéluctable disparition de son aimée, terrassée par la maladie. C'est très beau et triste à la fois. La poésie tranquillement installée par le réalisateur enveloppe peu à peu le spectateur dans un doux coton mi-onirique, mi-réel.

Cette histoire de rêve d'avions ne serait pas aussi captivante si elle n'était accompagnée de ce dessin dont la perfection a fait la réputation d'Hayao Myazaki. Les personnages sont simples, efficaces, que ce soit dans leurs expressions ou dans leurs évolutions. On retrouve les traits archétypaux des protagonistes principaux dans la plupart des films du réalisateur.
Quant aux fonds illustrés, c'est comme à chaque fois un véritable ravissement pour les yeux. Les intérieurs, les bâtiments reflètent la lumière avec une maestria rare. La chaleur des intérieurs sur les cuivres, les tissus richement brodés, les bois patinés par le temps instaure une véritable ambiance très "cosy".
Les extérieurs, que ce soit la verdure des forêts ou les nuages dans le ciel m'étourdissent à chaque fois. Je suis en admiration devant la représentation des nuages de ces talentueux dessinateurs. Quels volumes, quelles couleurs, quel réalisme ! Les sous-bois sont magiques, comme cette source, lieu propice à la rêverie et aux rencontres intimistes, qui court le long d'un petit canal au creux des bois. La transparence de l'eau, la végétation variée sont une ode vibrante à la nature. On est comme à l'habitude totalement immergé dans la nature de l'archipel japonais.

Cette maîtrise des traits et des couleurs témoigne d'un savoir-faire exceptionnel qui, je l'espère, survivra à la retraite annoncée du maître.

Le vent se lève est un film atypique dans la filmographie de Myazaki. En dépit de sa différence et de l'absence de créatures mythologiques, il touchera au cœur par ces rêves d'enfants et cette délicate histoire d'amour.
Apostille
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films d'Hayao Miyazaki et Les meilleurs films de 2014

Créée

le 9 févr. 2014

Critique lue 301 fois

13 j'aime

2 commentaires

Apostille

Écrit par

Critique lue 301 fois

13
2

D'autres avis sur Le Vent se lève

Le Vent se lève
marcusquick
5

Le vent se lève (mais il ne m'a pas emporté!)

J'aurais voulu aimer ce film et pouvoir en dire du bien, mais je dois l'avouer, cette fois ci - et c'est bien la seule - je me suis vraiment ennuyé devant un film de Miyazaki. L'animation, toujours...

le 8 janv. 2014

165 j'aime

18

Le Vent se lève
Fritz_the_Cat
8

Les Ailes du désir

Contrairement à ce que laisse penser sa filmographie, Hayao Miyazaki est un homme qui a les pieds sur terre. Cinéaste intransigeant avec lui-même autant qu'avec ses troupes (voir le sort réservé au...

le 23 janv. 2014

119 j'aime

41

Le Vent se lève
Torpenn
6

Le zéro et l'infini

Aller voir le dernier Miyazaki en salle est depuis longtemps déjà un rituel précieux que la pénurie en dessins animés rend d’autant plus indispensable. Amateur forcené de petits gribouillis qui...

le 7 févr. 2014

110 j'aime

16

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Apostille
5

Vide dans l'espace et trou noir artistique...

J'avais depuis bien longtemps entendu parler de ce film devenu culte. Pourtant amateur de science-fiction, je n'avais jamais eu l'occasion de le regarder. C'est chose faite depuis ce soir. Le moins...

le 19 avr. 2014

87 j'aime

13

Les Garçons et Guillaume, à table !
Apostille
9

Guill'âme à nu...

Guillaume Gallienne est un acteur que j'apprécie beaucoup. Sa sensibilité à fleur de peau et la justesse des courtes interprétations, masculines ou féminines, qu'il livrait dans sa rubrique sur Canal...

le 26 nov. 2013

65 j'aime

10