N’étant pas un grand fan de Miyazaki et de ses fables écolos-bobos, c’est avec une certaine appréhension que je suis allé voir « Le vent se lève ». Quelle n’a donc pas été ma surprise en découvrant ce film. Scotché à l’histoire dès le générique du début, je me suis laissé emporter par cette saga qui se joue sur presque trois décennies entre fiction onirique du maître de l’animation japonaise et réalité somme toute très autobiographique. En suivant l’évolution de Jiro, jeune ingénieur en aéronautique, c’est aussi une partie de l’histoire du Japon qui nous est donnée de revivre… le grand incendie de Tokyo, la crise de 29, la montée des nationalismes, la guerre. Mais là où Miyazaki est très habile, c’est qu’il ajoute un volet sentimental non négligeable et particulièrement mélancolique toute en subtile tendresse et poésie. Le tout formant un ensemble cohérent d’une belle intensité et d’une grande intelligence, en évitant certains écueils (notamment sur le volet de la guerre). Une grande fresque généreuse qui séduira tous les publics !