Une réussite ce film, quand après tant d'années un si grand réalisateur vient tirer sa révérence d'une si belle manière, on ne peut que saluer ce personnage.
Un passage de l'imaginaire à la réalité très réussi, une bande musicale absolument incroyable, des bruitages parfaits (surtout quand on apprend qu'ils ont été réalisés par voix humaine !), et des couleurs et dessins fabuleux alliant parfaitement les couleurs pour le plus grand bonheur de son spectateur. Sur la forme il reste égal à lui même en nous surprenant encore.
L'histoire se déroule dans le Japon des années 30 à son commencement et nous fait vivre l'histoire d'un jeune ingénieur japonais passionné par l'aéronautique. Son seul et unique but qu'il martèle durant tout le film est de "concevoir de beaux avions". Preuve d'une ténacité et d'une grande détermination, Jiro, le personnage principal arrivera à ses fins dans un calme et une concentration absolue. Pour ne pas venir trop endeuiller la mémoire japonaise, Miyasaki fait le choix de romancer son histoire par le biais d'une relation amoureuse aussi triste qu'inespérée pour les 2 protagonistes. Cette double histoire nous permet d'identifier le caractère de notre jeune ingénieur qui sera le fond de cette histoire.
Thème récurrent tout au long du film, Jiro est dépeint comme un homme respectueux, bienveillant, motivé, presque obsédé par ses rêves, confiant, consciencieux, centré sur lui-même oubliant tantôt sa famille, tantôt la maladie de sa femme, tantôt encore la finalité de ses projets. Pourtant la présence récurrente du rêve dans son œuvre et la connaissance de la finalité de ses créations aériennes (la guerre), nous montre le réel objectif de l'auteur, dépeindre l'homme d'hier, d'aujourd'hui et de demain comme quelqu'un de conscient de ses enjeux et de ses actes, mais encore trop fragile dans la volonté d'aller au bout de ses rêves et de ses idées.
Notre petit Jiro n'est pas si égoïste qu'il en a l'air, il est conscient de ce qu'il fait et va au bout de ses rêves en essayant de répondre à l'attente de tous. La vie est faite ainsi et l'objectif principal de celle-ci est d'aller au bout de ses idées et ses convictions parfois dans un "bon égoïsme" comme notre ingénieur le fait si bien. La scène finale est une belle conclusion de la visée de ce film, sans pathos et avec réalisme, même au plus profond de son rêve, Jiro reste face à sa vie, fier d'avoir été au bout de ses rêves et conscient de ses choix, et c'est bien là le principal.
Cette phrase récurrente : "le vent se lève, il faut tenter de vivre" est une belle note d'optimisme pour nous tous et la belle conclusion d'une carrière d'artiste spectaculaire. Chapeau monsieur Miyazaki.