Tiens, monsieur Miyazaki se montre plutôt bref coté fantaisiste dans ce dernier film, une sorte de biographie émouvante assaisonné d’une histoire d’amour larmoyante comblée de magnifiques illustrations ? Il n’a pas pris de risques me direz-vous.
Et bien moi je répondrais que monsieur Miyazaki a été bien plus qu’audacieux, il a eu la folie des grandeurs. Il a eu bien plus que l’inspiration, il a usé de sa sagesse, et oh combien elle doit être vaste, pour réaliser ce film qui vient clore en beauté la vie d’un artiste magistral.
Si cela devait se rabattre sur une simple histoire d’avion… alors que bon sang, cette facette est tellement dérisoire ! Celle si camoufle un vrai hymne à la vie, un enseignement si bouleversant, mais si vrai.
Combien j’ai aimé vivre en sortant de la salle ! Combien j’ai été émerveillé de voir à quel point il y a de belles choses en ce monde et de bons sentiments.
Le craquement de l’allumette, le paquet de cigarette se froisse, le sifflement d’un train se perdant dans un crépuscule au-dessus d’un monde fatigué, un instant si statique, qui pourrait être terriblement froid et anecdotique, mais qui dégage une mélancolie si puissante, tout un orchestre, tout un monde !
D’ailleurs cette façon si indifférente d’appréhender les aléas de l’existence qu’ont les personnages, mais tellement prenante, tellement touchante, est totalement dénué de culpabilité et de remords, et c’est là que l’œuvre surpasse une poésie se contentant simplement de quelques larmes d’émotions.
Des images par-delà les images ou de la poésie guidé par un esprit ayant compris beaucoup en simplement une vie, voilà la manière dont ou pourrait résumer d’une façon presque trop simple ce film