Depuis son premier coup de maître, Sidney Lumet est un spécialiste virtuose du film de procès, une institution aux Etats unis.
Le scénario de ce film est passé entre de multiples mains, a connu nombres de versions différentes jusqu'à ce que les producteurs David Brown et Richard Zanuck perdent patience décident de lui proposer le projet.
Robert Redford veut le rôle de Frank Gavin mais ne veut pas du personnage tel qu'il est décrit, une épave alcoolique. Se voyant refusé les modifications qu'il demande, le rôle de ce redresseur de torts un peu particulier "échoue" à Paul Newman, le complice de la star. Ce pour notre plus grand bonheur puisque le rôle de cet antihéros sera ni plus ni moins l'un des plus grands de la star.
Commence alors le tournage de la première mouture écrite. Si Paul est si investi dans son personnage, si juste, c'est que cela éveille en lui de délicats souvenirs de sa propre dépendance avec l'alcool qu'il a connu dans sa prime jeunesse. C'est l'acceptation de cette faiblesse qui fait toute la force de la scène finale d'anthologie. Les détails comme le spray pour haleine, les gouttes pour les yeux viennent de l’interprète et ne sont ps dans le scénario initiale. La nature complexe des personnages fait que le film a nécessité plus de trois semaines de répétition avec les comédiens.
S'inspirant d'un roman de Barry Reed, le scénariste David Mamet en fait pourtant une oeuvre originale s'appropriant les faits et la construction des personnages pour en donner une version personnelle qui prend ses distances respectueuses avec le côté judiciaire pour se recentrer sur l'aspect humain et Frank Gavin. La rédemption de l'avocat place l'affaire dont il s'occupe presque au second plan. La situation dans la communauté catolique de Boston renforce les actes t l'évolution du personnage de Newman.
La toute fin du film ajoutée par Lumet au scénario de Mamet est empreint d'une immense tristesse qui fait écho à celle ou Gavin sort du tribunal. Elle sert en plus de cette focalisation sur Charlotte Rampling à montrer que Frank s'est débarrassé bel et bien des démons qui le rongeaient.


Plastiquement soigné, les éclairages sont particulièrement fantastiques et donnent au film ne patine particulière.



CitationEn quête d'inspiration et de modèles pour obtenir cette atmosphère très précise, j'ai acheté un recueil de tableaux de Le Caravage et l'ai présenté au chef opérateur en lui disant : "Voilà l'ambiance que je veux"



Pour l'anecdote, ceux qui sont attentifs verront un Bruce Willis avec des cheveux (si, il fut un temps où...) assis dans la salle d'audience.

Rawi
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le 25 oct. 2015

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