J'enchaîne les Lumet et ça va en fait, je suis soulagé. C'est un bon, j'avais tort, c'est pour moi.
La trouille que j'avais en pensant à lui, au 7 de circonstance que j'ai claqué sur « 12 hommes en colère » (pour pas que des gens de SensCritique n'embauchent des tueurs à gage pour rendre froid mon corps d'athlète), « Family Business », « The Wiz » qui sont à chier... J'avais peur d'étaler encore mon mauvais goût au grand jour. Et en fait non, c'est un costaud le bonhomme.

C'est marrant aussi. Tout le monde se paluche sur le fait que Paulo joue au flipper dans ce film, sans personne pour relever que c'est sur une machine « Saturday Night Fever » avec Travolta en son milieu qu'il claque son meilleur score.
Heureusement que je suis là.
Pas un pour dire qu'il fait son Rocky déglingue en cassant un œuf dans sa chopine et en le buvant cul sec !
Et puis la cerise sur le chapeau, dernières scènes au tribunal : Bruce Willis, avec une chemise jaune moutarde et des cheveux, posé dans le public, semble boire les paroles de papy Newman.
On ne doit pas avoir les mêmes z'yeux.

Frank Galvin est au bout du rouleau. Il a connu des jours meilleurs. Avocat déchu, alcoolique, il n'est plus que l'ombre de lui-même. Il ricoche comme un cadavre, d'enterrement en enterrement, n'hésitant pas à chercher d'hypothétiques clients dans les salons funéraires du tout Boston.

Soudain, dans toute cette merde, une corde.
Une main qu'on lui tend et le voilà caressant un doux rêve de rédemption : une affaire qui le réconciliera avec la Justice, avec lui-même, le ressuscitant peut-être d'entre les morts.

Lumet focalise à nouveau sur un homme qui s'élève contre le système, Abus, corruption, qu'ils soient flics, journalistes ou avocats, ils doivent faire face, seuls contre tous.

Un homme qui se débat aussi avec ses ambiguïtés, sa fierté quand il refuse, pour continuer à pouvoir flatter son orgueil retrouvé, une conciliation favorable à son client.

Quand on découvre Frank (Newman), il est déjà au plus bas, dans le précipice, en deuil permanent. Cette affaire, qui le verra affronter l'église, la justice et ses propres démons, est sa dernière chance, son ultime Salut. Tel un chevalier blanc, aidé de son fidèle écuyer (Warden), il va faire face au Prince des Ténèbres (Mason) et sa clique. Un combat où tous les coups bas sont permis, mais où la lumière triomphera.

Un Paul Newman toujours crédible qui porte le film, un script astucieux de David Mamet et une réalisation sobre, classique et pertinente de Lumet. Du bonheur.

Et puis le mec boit une bière à l’œuf.
Franchement, c'est dingue.
DjeeVanCleef
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le 23 mai 2014

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