Premier film de Pierre Tchernia, ce serviteur si méritant du septième art, Le Viager est une fable cocasse qui nous conte l’histoire incroyable de l’ineffable Martinet, condamné à mort par la médecine en la personne du non moins ineffable docteur Galipeau (Michel Galabru), à qui l’on peut « faire confiance », et qui deviendra centenaire après avoir enterré toute ladite famille Galipeau qui lorgnait sur sa maison, achetée en « viager »... Satire sociale de la France des années trente aux années soixante-dix, Le Viager ne décolle cependant pas d’un niveau de comédie tranquille par manque d’ambition et peut-être de confiance en lui mais aussi d’une touche de fainéantise de la part de son auteur. On garde bien sûr en mémoire dans le rôle de Martinet, l’énorme, le génial Michel Serreau, qui se livre à une performance d’acteur hors du commun. La scène où il réveillonne avec son quart de champagne et sa gigantesque bouteille d’huile de foie de morue est à placer dans toutes les bonnes anthologies de l’histoire du cinéma.