Si près, si loin

Que reste-t-il lorsque l'on s'est éloigné de tout ce que l'on a construit ?

Le Vieux Jardin revient avec justesse sur la vie d'un homme qui a passé 17 ans en prison, l'éloignant ainsi de sa femme et sa fille qu'il n'a pas connue, ni vue.
Il dresse un portrait touchant, avec une mise en scène simple, laissant les actions se dérouler et s'attachant autant au quotidien qu'aux péripéties importantes.

La structure alterne entre présent et passé, Im Sang-Soo pose des questions, exprime des réflexions sur la vie et surtout ce qu'on a construit, montrant finalement qu'on ne s'en éloigne jamais vraiment. Il s'interroge aussi sur les choix de vie, les priorités et l'égoïsme, et ici, la noblesse n'est pas récompensée, il ne verse pas dans l'héroïsme ordinaire. Il capte la solitude de manière générale, et en particulier celle d'un homme restant dans ses pensées, montrant aussi certaines conséquences directes du passé sur l'avenir.

Si la première partie, posant les bases du récit, manque parfois de force, la seconde dégage mélancolie et réflexion, notamment lorsque, dans le passé, Yoon-hee se retrouve seule. Ainsi, la vie sans l'être aimé doit se dérouler, et c'est là que l'on se rend compte de la réelle force des personnages. Les comédiens incarnent avec brio et justesse des êtres qui voient vite la solitude les entourer.

Avec Le Vieux Jardin, Im Sang-Soo signe une œuvre mélancolique et juste, évoquant des réflexions sur les choix de vie et un temps perdu que l'on ne rattrape plus, portée par des comédiens à la hauteur de ce projet et une mise en scène intelligente et simple.