Nous sommes devant une réelle surprise car le réalisateur à réussi un double exploit :
-Le premier est de proposer la première adaptation de web série regardable sur grand écran, ce qui est assez remarquable si on la compare avec les essais précédents (Les Deguns) et notamment le dernier Les Segpa produit par Hanouna.
-Le deuxième est de sortir la première comédie de science fiction française amusante, depuis le début du XXI siècle, avec un budget visible à l’écran faisant plaisir à voir. Jusqu’à présent, elles étaient cheap, nanardesques voire des bides complets dès leur date de sortie : Le gendarme et les extra-terrestres, la soupe aux choux avec le duo improbable et satellisé de Louis de Funès et Jacques Villeret, L’extraterrestre avec les Inconnus. Je sais, les gars, on revient de très, très loin en terme de qualité.
Un des avantages du film est de rester compréhensible jusqu’au bout, même si vous ne connaissez rien à la série, grâce à l’introduction de deux personnes totalement étrangères à l’univers du Visiteur du futur interprétées par Enya Baroux (Alice –Référence à Lewis Caroll) et Arnaud Ducret (Gilbert) se retrouvant malgré eux face à leurs conséquences dans le futur. L’histoire se suit avec plaisir, tout en nous attachant aux personnages principaux car le scénariste leur apportent une certaine densité au fur et à mesure des péripéties qu’ils vivent. Bien évidemment nous avons droit à des caméos allant du sympathique (Simon Astier) au totalement inutile (Monsieur Poulpe) dispersés tout au long du film.
Comme très souvent dans le genre de la science-fiction, le thème de l’écologie est repris permettant de donner une texture un peu plus réelle à l’histoire et notamment avec qui se passe en France actuellement. Cette approche reste fidèle au ton de la série originelle dénonçant certains travers de notre société, tout en conservant une touche d’humour bienvenu dans l’univers futuriste assez sombre proposé.
Il est bien évident que l’on ressent l’influence de Timecop dans l’organisation gérée d’une main de maître par une Constance toujours aussi inflexible (Lénie chérino). Cette dernière doit malheureusement compter sur son escadron d’élite ou plus précisément de bras cassés quand on voit leurs méthodes pour traquer le visiteur du futur dit « le clodo » et ses acolytes : le simplet (Raphaël Descraques) et le docteur Castafolte totalement perché (Slimane-Baptiste Berhoun). Cela créé des situations assez cocasses en raison de la stupidité de certains personnages.
Bien que la comédie soit très présente dans les dialogues et certaines scènes, les décors et les costumes des personnages du futur ont été travaillés pour faire ressentir au public la putréfaction et la malnutrition des corps, la pourriture et la destruction des bâtiments provoquées par l’humanité dans le futur. Par cette approche, le réalisateur s’amuse en multipliant les références aux films post-apocalyptiques, de zombies jalonnant l’ensemble du métrage.
Cependant, François Descraques abuse sur les concepts de voyage temporel jusqu’à l’absurde rendant le film incohérent notamment en proposant un dernier twist opportuniste pour se vendre plus facilement à l’international.
En effet, je trouve que la dernière scène dans le pub annihile toutes les règles préalablement énoncées et la dimension dramatique souhaitée dans le dernier tiers en raison des choix de certaines personnes. C’est pourquoi elle n’existe pas, pour moi, sinon la note serait beaucoup plus basse, si je devais réellement en tenir compte.
Conclusion :
Au final, j’approuve cette proposition du Visiteur du Futur dont les aventures sont toujours aussi entraînantes, drôles, surtout si on ne fait pas une fixette sur le jeu de certains acteurs. Elle donne un bon aperçu de l’univers qui s’est développé, malgré le changement de supports en passant du web, au livre et à la BD, avec un succès jamais démenti. Ainsi, le passage au cinéma était assurément l’ultime étape à atteindre pour son créateur et son équipe qu’il a bien su gérer dans l’ensemble.
Nous avons enfin une comédie de science-fiction française méritant d’être découverte. L’avenir nous dira si elle deviendra aussi célèbre qu’un Spaceballs, H2G2 ou Galaxy Quest !!
Et surtout fais gaffe quand tu jettes une canette dans une poubelle…