C’est le premier long métrage de François Descraques et c’est aussi le prolongement d’une mini-web-série que je n’ai pas vue. Et c’est clairement un film de SF, ce qui dans nos contrées est assez rare.
Dans notre présent, le nucléaire est l’énergie du futur. C’est du moins sur cet argument qui n’en est pas un que les responsables politiques signent de gros contrats avec x multinationales. Gilbert Alibert fait partie de ces responsables. Lui et sa fille vont être projetés dans un futur proche où tout n’est que chaos suite à un accident nucléaire. Là, ils vont rencontrer des résistants à un pouvoir autoritaire et une police du temps qui les traque.
Au commencement, un sketch. Un duo de youtubers habitué des guests au ciné comme à l’Élysée fait office de chauffeur de salle. C’est rigolo. L’intrigue déboule et on est surpris par l’ambition du projet. L’image est crédible et le scénario tient la route. Ça reste assez prévisible mais ça se tient. Agréable surprise donc. Sauf que. Sauf que l’interprétation casse toute la bonne volonté de l’entreprise. Ducret a encore et toujours sa tête d’ahuri (qu’il maîtrise bien cependant) et le personnage de sa fille nous fait plus penser à Sophie dans l’Inspecteur Gadget qu’à une héroïne assumée. Assumer, voilà ce que le film aurait dû faire. Car c’est comme si le film ne croyait pas en lui-même. Ne pensant pas pouvoir faire un vrai film d’anticipation il opte pour le ton de la comédie qui va saborder tous les effets potentiels du scénario. Le projet crédible devient parodie. Et la parodie devient comédie dramatique quand on se concentre inévitablement sur les rapports entre le père et la fille qui vont se réconcilier et vous voyez déjà toute la guimauve habituelle. Ajoutez à ce mesclum quelques têtes connues venues faire un petit coucou et vous obtenez la cachetonnerie planplan à laquelle on est déjà trop habitué.
En bref, ce film aurait pu être une belle et franche réussite s’il avait seulement cherché à en être une. Les bonnes intentions s’étiolent le temps passant et laissent la place à la comédie française routinière. C’est pas foncièrement mauvais ni désagréable pour autant hein … mais c’est dommage.