As if a woman ever loved a man for his virtue.
Le problème, c'est que je ne suis pas fan des films romantiques.
Le problème, c'est que dès que je vois Edward Norton, Where is my mind s'introduit insidieusement dans mon cerveau et j'entends pendant une demie heure toutes les répliques de Fight club tourner dans ma tête.
Le problème, c'est que dès que j'aperçois Naomi Watts, je la vois en train de rouler des pelles à sa copine brune dans Mulholland drive.
Mais au bout du compte...pas tant de problèmes que cela. Je m'attendais à un truc ultra romantique. Et non. Le film est vraiment très réaliste. Pas de grande tirade amoureuse, de regards de cocker et j'en passe. Naomi Watts et Edward Norton sont dans la retenue, toujours très crédibles. Leur histoire d'amour n'est pas le seul sujet du film. En filigrane se dessinent le choléra, les révoltes locales, l'image que véhiculaient les Européens à cette époque, la pauvreté de la population.
Chose étonnante pour ce genre de film, tout est très sobre. Pas de musique tire larmes. C'est assez rare pour être souligné. Au contraire, une bande originale douce (encore Desplat, mais il est partout celui là !) ponctuée du doux bruit des grillons...Ah, on se croirait presque en Chine.
La reconstitution est vraiment superbe. Costumes, paysages, décors en font presque un tableau. Chaque scène pourrait faire l'objet d'une estampe.
La première scène m'a énormément plu. Sur fond de Satie, deux personnages dont on ne sait encore rien, se croisent, se regardent, puis on les découvre réunis. Le chassé croisé entre le passé et leur présent est particulièrement bien filmé, surtout avec cette superbe Gnossienne en fond..
Cette histoire d'amour n'a rien de traditionnel, et c'est ce qui m'a plu. Au lieu de commencer sur un coup de foudre un peu idiot, le film débute par un mariage arrangé. C'est la découverte de la Chine qui s'accorde avec la découverte de l'autre qui changera la donne.
Je ne trouve à redire, si ce n'est sur la fin accompagnée de cette chanson française bien connue chez nous qui semble vraiment décalée par rapport à la teneur dramatique de dénouement.
La traduction française du titre original est à pleurer. Le voile des illusions...What the fuck ? Ca n'a même pas de rapport avec l'histoire.
Et puis, c'est toujours un réel plaisir d'entendre l'accent britannique des deux acteurs pendant deux heures. Marrant quand on sait que ni l'un ni l'autre ne sont britanniques.