En revoyant ce film, je mesure combien ce film d'Aldrich est nettement supérieur à son remake de 2005, même si celui-ci était de bonne facture. Aldrich abordait un sujet qui lui tenait à coeur : montrer une étude de caractère d'un groupe d'humains isolés dans un lieu hostile qui doit surmonter ses problèmes internes pour faire face à une situation désespérée.
Emmené par un casting de luxe qui réunit des acteurs cosmopolites (4 Américains, 4 Britanniques, 1 Allemand, 1 Français, 1 Italien et 1 Mexicain), où dominent James Stewart en chef-pilote meneur d'hommes, Hardy Kruger en ingénieur pragmatique et maniaque, Richard Attenborough en second dévoué, et Christian Marquand en toubib charitable, le film est constamment passionnant grâce à ce casting d'abord qui permit à certains de ces acteurs de devenir vedettes ensuite (notamment George Kennedy et Ian Bannen), et ensuite grâce à la façon qu'a Aldrich de présenter ses personnages, en révélant les comportements. On a affaire au docteur français qui essaie de consoler les autres, au pilote expérimenté qui culpabilise pour son crash, au soldat lâche et veule, à l'officier anglais buté et adepte de la discipline, à l'ingénieur allemand qui lance une idée folle de redécoller en bricolant un avion de fortune, au dur rigolo de service ou au vieillard apeuré et résigné, bref c'est une belle étude de caractère qui donne différentes facettes de l'être humain dans cette lutte pour la survie.
Le nombre des 12 survivants diminuera par des morts inévitables dues souvent à la bêtise ou l'inconscience, mais les rescapés retourneront au final à la civilisation après avoir accompli un effort surhumain ; en 2h25, sans temps morts et sans longueurs, Aldrich délivre son message de façon très efficace en réalisant un des meilleurs "survival". A noter que le film fut tourné dans le désert d'Arizona imitant parfaitement le Sahara, sous une chaleur accablante, et peut s'assimiler à une sorte de huis-clos, le désert faisant office de décor unique.