A la fin des années 40, la mode est au néo-réalisme italien, qui dépeint les problèmes quotidiens des gens de modeste condition. C'est alors que Vittorio De Sica réalise le film le plus célèbre de cette vague : "Ladri di biciclette".
On y suit un père de famille qui trouve enfin un emploi après des années de chômage. Cependant, son vélo, indispensable à son travail, se fait voler. L'homme et son fils vont alors partir à la recherche de celui-ci, dans une Rome aussi fourmillante que hostile.
Le film affiche un ton quasi documentaire, grâce aux artifices réduits à un strict minimum : pas de décors en studio, des éclairages naturels, et des acteurs non professionnels. Ce qui n'empêche pas Lamberto Maggiorani de nous livrer une prestation très poignante en père désespéré, qui tente de trouver son vélo par tous les moyens sans perdre sa dignité. Face à lui, un touchant Enzo Staiola en fils plein de ressource.
La mise en scène n'est pas en reste. Avec ses plans inspirés, et un noir et blanc aussi déchirant que le regard douloureux des personnages.
L'intrigue s'avère volontairement simple, mais montre que justement, des événements anecdotiques peuvent constituer des épreuves, ou bouleverser la vie des plus démunis, et faire basculer un honnête homme dans une sinistre quête initiatique.
En résulte une drame social aussi éprouvant qu'émouvant, qui n'a pas volé sont statut de classique, et qui n'a aucunement vieilli.