Les trois boules

Un film reconnu surtout pour sa production chaotique. Il en existe trois versions. Je compte bien essayer d'en voir au moins deux. La troisième, on verra.

Arabian night : 7/10
The Thief and The Cobbler - original cut : 8/10

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Arabian night : 7/10

C'est sympa. Le début est dur à regarder (malgré l'impression de regarder un dessin animé porno), car les dessins sont un peu bizarres et puis on balance d'horribles chansons à la première occasion. Mais vraiment de très mauvaises chansons. Une honte pour le genre comédie musicale. Le récit est un peu convenu et puis petit à petit il devient intéressant, ça part dans tous les sens. Le récit reste décousu, du coup on dirait quelque chose d'un peu surréaliste. Les personnages deviennent de plus en plus intéressants en plus.

Graphiquement, c'est quand même pas mal. Le dessin m'a rebuté au début, mais passé un petit délais pour s'habituer, on constate qu'il y a vraiment de belles choses. D'abord dans les décors que ce bon vieux Walt Disney approuverait certainement. Ensuite dans la manière d'intégrer les personnages dedans. Enfin dans la manière de découper l'action, les plans, l'inventivité graphique. L'assaut final est d'ailleurs assez bluffant. Un peu long et répétitif par moment, mais bluffant par toutes les trouvailles graphiques, par la qualité du dessin, la beauté de l'animation.

Bref, le film n'était pas aussi mauvais que ce que le début annonçait.

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The Thief and The Cobbler - original cut : 8/10

Et bien je ne m'attendais pas à ce que ce soit si différent. Ma critique de cette version sera nettement moins fluide que celle de l'autre version pour la simple et bonne raison que j'ai décidé de jouer au jeu des comparaisons. J'ai d'ailleurs regardé cette version en même temps que l'autre afin de mieux discerner les différences. Ce fut parfois compliqué parce que certaines scènes, dans cette version-ci, sont entre-coupées d'autres qui arrivent plus tard dans l'autre version, ou simplement parce qu'il y a plus de plans ici, et en contre partie, d'autres disparaissent (comme tous ces moments chantés). Soit.

L'intrigue reste la même, mais les moyens de la raconter différents, puisque le récit ne comporte pas de voix off pour exprimer les pensées du cordonnier et celles du voleur. L'intrigue reste pourtant autant limpide (ce qui en dit long sur la pertinence de la voix off), le récit paraît aussi plus minimaliste. Même les dialogues énoncés par Zig-Zag paraissent moins nombreux car ils sont plus espacés ; les personnages secondaires sont également silencieux ou moins bavard là où la version Miramax superposait un brouhaha permanent.

Le silence de certains plans permet de renforcer l'impact des images. Par exemple la scène de funambulisme est nettement plus intense sans cette voix parlant pour ne rien dire, gâchant toute forme de suspense au profit d'un humour pas très drôle. C'est d'autant plus rageant que la scène en soi est assez drôle grâce au dessin. De plus, ce silence met plus en valeur l'audace du montage qui se veut expérimental par moment (comme lorsque le voleur découvre la dame nue dans son bain ; le rapproché dans l'axe sur le bijou est plus impressionnant ici).

L'action est plus lente. Forcément, avec une voix off si explicative, certains plans ont pu être raccourci. Du coup, cette version-ci est beaucoup plus contemplative. L'ordre des plans change aussi, j'ai d'ailleurs trouvé le film plus rythmé. Par exemple l'arrivée du voleur au château au début est montée dans un ordre différent et c'est mieux.

Notons également la présence de brouillons ou de storyboards pour palier à l'absence de certains plans qui n'ont pas été réalisés : ainsi, le récit paraît plus complet, plus cohérent. Techniquement c'est aussi un petit plus agréable, qui renforce l'aspect expérimental. Je fus surpris aussi de constater que dans les grandes lignes, l'animation est restée pareille d'une version à l'autre ; seules quelques couleurs ont été légèrement modifiées, sinon tous les effets datent de la première version, même l'aspect fantomatique de la grand-mère (dont l'apparition est bien plus longue dans la version originale). Ces plans en plus sont aussi l'occasion de digresser par moment et ainsi laisser respirer le récit.

La BO est aussi différente la plupart du temps. Seule la séquence finale contient la même musique, sauf que dans la version Miramax, les différentes voix off viennent gâcher l'intensité de l'orchestration.

D'une manière plus générale, la version d'origine paraît plus adulte, plus cruelle, plus sombre. Et ce grâce à un ton plus expérimental, plus minimaliste, où il n'y a ni chanson ni voix off pour adoucir le propos, ajouter des bons sentiments trop explicités.

Bref, j'avais déjà passé un bon moment devant la version Miramax, mais clairement la director's cut est bien plus plaisante, car plus radicale sur bien des aspects, même si incomplet. l'aspect incomplet donne d'ailleurs un petit charme supplémentaire qui n'est pas négligeable. Ce n'est quand même pas ce que je qualifierais de meilleur dessin animé au monde (tel que le réalisateur en avait l'ambition), mais on s'en rapproche certainement avec cette version.