(Re)découverte de Le Voyage dans la Lune de Georges Meliès, succédant au documentaire Le voyage extraordinaire narrant la restauration d'une bobine couleur dénichée à Barcelone, cette projection m'a permis de profiter de ce film mythique dans des conditions optimales.
Au delà du statut de film fondateur dans l'épopée du cinématographe, affublé de tous les superlatifs possibles à l'heure de sa sortie (Un film de quatorze minutes alors que la plupart des productions contemporaines n'excédaient pas deux minutes ; condensé de tous les trucages de Méliès ; extraterrestres ; décors titanesques, etc), Le Voyage dans la Lune surprend de par son rythme, ses gags bon enfant qui déclenchent des éclats de rire non retenus, ses scènes poétiques (les étoiles se penchant sur les savants endormis ; la croissance du champignon parapluie, etc), la naïveté générale qui se dégage... Le cadrage, unique et embrassant toute la scène, donne l'impression au spectateur qu'on est plus devant une pièce de théatre fantasmagorique et sans contraintes que devant un film tel qu'on l'entend aujourd'hui.
Concernant la version couleur, c'est globalement assez magnifique même si elle bave de tous les côtés. Elle n'a bien entendu aucune intention d'ancrer le film dans la réalité, c'est un élément qui renforce le l'illusion, l'impression de voir un rêve projeté à l'écran. Petit sourire quand on voit le drapeau tricolore bien français aux couleurs espagnoles, bobine ibérique oblige...
Le Voyage dans la Lune est aussi un film qui file à toute allure, quatorze minutes vraiment ? J'aurais juré qu'à peine trois minutes s'étaient écoulées. Un songe éveillé en somme.
Le gros bémol de cette nouvelle version, d'où ma note, reste la musique de Air, qui m'a personnellement empêché de m'immerger complètement dans le film. Si elle a ses bons moments, elle est la plupart du temps complètement hors sujet, je me suis résigné à l'ignorer consciencieusement assez rapidement.
A découvrir si vous le pouvez au cinéma, c'est une expérience qui vaut le détour.