Le Voyage en Occident par Eren
Connaissez-vous Wu Cheng'en ?
L'auteur d'un des plus célèbres romans chinois.
« Le Voyage en Occident ».
Une oeuvre orientale vieille de plusieurs siècles. Vieille, ancienne, mais pas antique. Ni moindre. Peu importe, il semblerait que Tsai Ming-Liang lui porte un certain intérêt pour asseoir son « expérimentation » sur la notion de patience.
Il y a le moine. Qui déambule. Figé dans sa bulle.
Il y a le Dragon. On ne sait qui. Qui avance telle une ombre.
Ce moyen-métrage déguisé en un film n'a, à mon sens, pas de grandes différences avec la peinture. Si ce n'est la portée des mouvements, Tsai en fait à sa guise, il déploie les images au rythme qui l'entend, il les retourne et les détourne radicalement. Et ces bruit agités qui se stoppent pour mieux se laisser cerner. Et cette mouvance exercée sur les habitants de Marseille, les mêmes qui font office d'acteurs de nombreux passages, des passages aussitôt montrés, aussitôt oubliés.
Je ne crois pas que cet essai appelle à l'adoration pure et simple, ou à son contraire.
Il interpelle. Comme on interpelle des passants, dépassés par leur curiosité.
Fatalement, ce n'est pas quelque chose qu'on conseillerait de voir.
Il faut tomber dessus. En trébuchant sur la télécommande, par tout hasard, tard le soir.